Groupe de recherche sur l'intégration continentale (GRIC)
Abstract
Nous voulons aborder plus spécifiquement le cas du Mexique dans les pages qui suivent. Il s’agira de voir quels liens il est possible d’établir entre l’ouverture commerciale du pays encore récente, la croissance enregistrée depuis lors et les transformations du marché du travail. Considéré pendant la décennie 1980 comme l’un des élèves les plus doués dans la mise en oeuvre des méthodes libérales, le Mexique a en effet pris le pari de faire de son commerce extérieur le principal axe de sa croissance économique, tournant politique majeur formalisé 1 Cité par. O. Sunkel. 2 Cité par A. O. Hirschman, Latin American Issues 4 Afef Benessaieh et Christian Deblock avec son accession au GATT en 1986, à l’ALÉNA en 1993 et à l’OCDE l’année suivante. Le Mexique mérite donc une attention particulière, ce qui nous permettra de poursuivre dans le cadre de cet article une discussion qui avait été amorcée dans un texte précédent portant sur le cas canadien (Deblock et Benessaieh, 1997). Dans ce texte, nous avancions deux hypothèses de travail à savoir que, premièrement, il existerait un découplage entre les performances du secteur extérieur et du marché domestique, dans le sens où le dynamisme du premier ne se répercuterait pas significativement sur l’autre et ne contribuerait finalement que subsidiairement à en alimenter la croissance. La seconde hypothèse avait trait à ce que nous avions identifié comme étant les effets "systémiques" du libre-échange, faisant que l’organisation de la production depuis la fin des années 1980 semblerait moins répondre aux priorités nationales qu’aux stratégies plus régionales mise en oeuvre par les grandes firmes pour réorganiser leurs activités dans le cadre d’un marché nord-américain intégré. Nous reprendrons ces hypothèses exploratoires pour les appliquer au cas du Mexique.1. La croissance et l'emploi en économie ouverte; 2. Les politiques économiques et commerciales du Mexique (1982-1994); 3. Le commerce manufacturier du Mexique (1988-1998); Conclusion