thesis

Socio-economic and technical aspects of the conservation of Koundoum sheep in Niger

Abstract

Résumé Le mouton Koundoum représente le principal mouton à laine du Niger et est exclusivement élevé dans les îles et sur les bords du fleuve Niger, depuis la frontière du Mali jusqu’à Niamey. Il constitue une source de nourriture et de revenus pour les agriculteurs ruraux de cette zone. Cette race est reconnue pour sa production de laine et sa remarquable adaptation à l’humidité dans la vallée du fleuve Niger. Peu d’informations sont disponibles sur les caractéristiques de cette race alors qu’on assiste à une régression drastique de son effectif. La documentation des caractéristiques d’une race est importante pour son utilisation et sa conservation. Cette étude a été entreprise pour documenter (i) le système de production et les caractéristiques morphobiométriques du mouton Koundoum, (ii) les préférences des éleveurs et leur disposition à payer ou à recevoir une compensation pour les caractéristiques des ovins, (iii) les caractéristiques de reproduction du mouton Koundoum et (iv) les points de vue des parties prenantes potentielles susceptibles de contribuer à la réussite de la gestion et la conservation de la biodiversité des animaux d'élevage au Niger. Ainsi, pour caractériser la race et comprendre son contexte de production, une enquête a été menée auprès de 104 ménages dans quatre communes le long du fleuve Niger (Kollo, Tillabéry, Say et Tera) pendant la période d’août à décembre 2011. Neuf mesures corporelles, comprenant le poids vif, ont été prises sur 180 moutons Koundoum (101 femelles et 79 mâles). L’effectif des troupeaux de moutons varie de 2 à 60 têtes, avec une taille moyenne de huit animaux et les deux tiers des troupeaux comptant moins de 10 animaux. Principalement alimentés sur les pâturages naturels, 85,6% des troupeaux reçoivent des résidus de récolte en supplément. Seul l'accouplement naturel est pratiqué par les éleveurs et les soins vétérinaires sont limités aux anti-helminthiques et à une pharmacopée traditionnelle. L'affiliation fréquente des éleveurs à des associations professionnelles apparait comme un facteur favorable à la mise en œuvre d'un programme collectif de conservation. Le mouton Koundoum est de robe blanche ou noire, avec une fréquence plus élevée pour la couleur noire (75,6%). Les pendeloques sont présentes dans les deux sexes à des fréquences similaires, d’environ 14 %. Toutes les variables biométriques sont positivement et significativement corrélées entre elles. Le périmètre thoracique montre la meilleure corrélation avec le poids vif, tant chez les mâles que chez les femelles. Trois variables ont été sélectionnées pour la prédiction du poids vif: le périmètre thoracique, la hauteur au garrot et la longueur de la croupe. Il ressort de cette étude que la conservation in situ de la race Koundoum s’annonce comme très problématique, du fait du manque d’opportunités de marché pour la laine et de disposition des petits éleveurs à élever le mouton Koundoum en race pure. Dans le but d’objectiver ce dernier frein, la seconde étude, conduite dans la même zone de septembre 2012 à février 2013, caractérise les préférences des éleveurs pour les béliers reproducteurs et aborde leur disposition à contribuer au programme de conservation du mouton Koundoum à travers leur appréciation quantifiée des principales caractéristiques phénotypiques de la race. L'outil de l'empilement proportionnel est utilisé d'abord dans 11 groupes de discussion focalisée réunissant des éleveurs autour de la question des principaux critères de sélection de béliers reproducteurs. La méthode d'analyse conjointe multi-attributs est ensuite appliquée avec 168 propriétaires de moutons. L'estimation économétrique de la fonction d'utilité des éleveurs est réalisée avec un modèle logit conditionnel et la disposition à payer est calculée par le rapport entre chaque coefficient d’utilité des caractères et de l’attribut monétaire. Les résultats révèlent un fort rejet par les éleveurs des caractéristiques comme la laine et la robe noire et montre ainsi la faible acceptabilité d'un programme de conservation in situ. Quelques éleveurs avec une préoccupation particulière pour la conservation de la race, pour des motifs culturels, peuvent néanmoins adhérer à un tel programme de conservation, qui devrait être principalement fondé sur des stratégies ex situ. En vue de ces stratégies ex situ, il est nécessaire d’étudier les caractéristiques de reproduction chez le mouton Koundoum. La troisième étude a ainsi été conduite en station, à la ferme expérimentale et de recherche de la Faculté d’Agronomie de l’Université Abdou Moumouni de Niamey (Niger) pendant la période de décembre 2013 à avril 2014. L’étude a plus précisément déterminé les caractéristiques du cycle œstral de la brebis et quelques caractéristiques spermatiques du bélier de la race Koundoum du Niger. Ainsi, seize brebis et huit béliers Koundoum ont été utilisés pour cette étude. Les brebis ont été soumises à une observation biquotidienne de leur comportement sexuel en vue de détecter les œstrus, à l’aide de béliers boute-en-train. Les échantillons de sperme ont été recueillis à l’aide d’un vagin artificiel chez les béliers pendant les périodes d’œstrus des brebis. La motilité du sperme a été déterminée à l’aide d’un microscope et sa concentration à l’aide d’un spectrophotomètre. Sur les 16 brebis, 13 ont manifesté au moins une fois des comportements d’œstrus ayant une durée moyenne de 37,8 ± 5,8 heures avec une durée moyenne de cycle œstral de 18,1 ± 1,1 jours. La collecte de semence a pu être réalisée sur 4 béliers sur les 8 inclus dans le protocole. Les éjaculats collectés ont présenté un volume moyen de 1,03 ± 0,3 ml, une motilité de 3,4, et une concentration de 1322 ± 544 millions/ ml. La connaissance de la durée du cycle et de l’œstrus est un élément de base pour la maîtrise de la fonction sexuelle des brebis. La difficulté de collecte de la semence de béliers Koundoum devra être prise en compte dans les plans de conservation par cryogénisation de paillettes. Les informations obtenues à travers cette étude sont une base permettant de poser les premiers jalons du programme de conservation et d’amélioration de cette race. Enfin, une quatrième et dernière étude a été conduite de mars à avril 2014 pour examiner les points de vue des parties prenantes potentielles susceptibles de contribuer à la réussite de la gestion et la conservation de la biodiversité des animaux d'élevage au Niger. La recherche applique la méthodologie Q afin de révéler des discours consensuels et divergents. Après le développement de l'ensemble des affirmations sur le thème de la biodiversité (échantillon Q), les arrangements des affirmations ont été réalisées par les répondants à travers une échelle de Likert à 7 niveaux, de -3 à +3. L'analyse des données (les arrangements Q) avec le package qmethod sous le logiciel R a révélé trois points de vue distincts des parties prenantes sur l'importance de la biodiversité dans l'agriculture et l'élevage, l'équilibre entre le progrès et la conservation et les différentes méthodes de conservation. L'étude montre un consensus apparent sur l'importance de la biodiversité, qui est évidemment un sujet promu dans le pays. Derrière le consensus, différents discours sont définis qui semblent tous divisés par le même dilemme entre la conservation et le développement économique. Comprendre les différentes réponses et poids attribués à chacun des composants du dilemme guidera des campagnes de sensibilisation et aidera à identifier les intérêts divergents des parties prenantes

    Similar works

    Full text

    thumbnail-image