Rencontre de Jean Le Moyne, le mauvais contemporain

Abstract

This dissertation focuses on the work of essayist Jean Le Moyne (1913-1996), mostly known for his collection Convergences, published in 1961. While most critical studies of Le Moyne's work are limited to the twenty-eight essays contained in Convergences, this thesis provides a more complete study of his work by examining his unpublished writings of over fifty years, written between 1937 and 1988. This larger corpus supports a new reading of Le Moyne's life work, as one of the most erudite Catholic French-Canadian thinkers of his generation, as it relates to intellectual history. From this angle, the concept of uchronia allows us to see that over the formative 1950s and 1960s, Le Moyne developed a spiritual conception of humanity and of French-Canadian society that was never fully realized and never adopted by other writers. Despite the changes taking place in Québécois society at the time, faith was still a major influence on Le Moyne's thought. The Resurrection and the Incarnation were sources of inspiration that helped direct his aesthetic inquiries, along with the writings of Teilhard de Chardin and the music of Johann Sebastian Bach. The results of this research show that Jean Le Moyne's work is marked by paradox, particularly in that his largely innovative and progressive discourse is constantly neutralized by the conservatism of his religious discourse. This dissertation analyses the aspirations and limitations of the body of ideas brought forth by an intellectual belonging to a transition generation attempting to redefine the codes of aesthetic discourse, a thinker who proposed himself as a model for the redefined codes but ultimately failed in his quest to propagate them.Cette thèse porte sur l'œuvre de l'essayiste Jean Le Moyne (1913-1996) qui s'est principalement fait connaître, en 1961, par la publication du recueil Convergences. Si les études critiques au sujet de cet auteur se cantonnent habituellement aux 28 essais que contient ce recueil, le corpus de cette thèse couvre la production de Le Moyne de manière plus complète en tenant compte de ses écrits non édités qui ont été rédigés durant une période de plus de cinquante ans, soit entre 1937 et 1988. Cet élargissement du corpus favorise une nouvelle lecture de l'œuvre qui s'attache à la trajectoire de ce penseur catholique canadien-français, parmi les plus influents de sa génération, sous l'angle de l'histoire intellectuelle. Dans cette perspective, l'idée d'uchronie est un concept utile pour montrer que Jean Le Moyne a développé, au cours des années 1950 et 1960, une conception spirituelle de l'homme et de la société canadienne-française qui ne s'est finalement pas réalisée et qui n'a pas été relayée par d'autres auteurs. Malgré les changements qui s'opèrent dans la société québécoise de cette époque, la pensée de Le Moyne reste profondément attachée à la foi. La Résurrection et l'Incarnation sont des sources d'inspiration qui orientent sa réflexion esthétique, tout comme les écrits du Père Teilhard de Chardin et la musique de Jean-Sébastien Bach. Il ressort de l'analyse que l'œuvre de Jean Le Moyne est marquée par la figure du paradoxe, notamment parce que son discours novateur et progressiste à bien des égards est continuellement neutralisé par le conservatisme de son discours religieux. Cette thèse sur Jean Le Moyne fait comprendre les aspirations et les limites de la pensée d'un intellectuel appartenant à une génération de transition qui cherche à renouveler les codes du discours esthétique, qui s'en fait même le modèle, sans pour autant réussir à les propager

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