Compliance des suicidants par intoxication médicamenteuse volontaire au suivi proposé (à propos de 159 cas de patients pris en charge à l'unité d'hospitalisation de courte durée du service d'accueil des urgences de Grenoble entre le 1er février et le 31 mars 2006)

Abstract

Le pronostic des suicidants dépend pour une grande partie des soins ultérieurs. Ceux-ci sont limités par une faible compliance au suivi proposé. Dans le cadre de ce travail de thèse, la compliance primaire au suivi proposé a été étudiée de façon descriptive pour des suicidants accueillis aux urgences. Parmi 159 patients pris en charge entre le 1er février et le 31 mars 2006 à l'Unité d'Hospitalisation de Courte Durée du Service d'Accueil des Urgences de Grenoble pour intoxication médicamenteuse volontaire et évalués par un psychiatre, 89 sont sortis avec une proposition de suivi. La présentation ou non au premier entretien de suivi de ces patients a été recherchée par un contact téléphonique auprès de chaque intervenant (ou structure) qui devait revoir le patient. Cette prise de contact s'est faite soixante jours après la sortie de chaque patient non hospitalisé, délai estimé suffisamment long pour l'obtention d'un rendez-vous. Parallèlement les caractéristiques socio démographiques, les antécédents psychiatriques et les prises en charges antérieures de ces patients étaient aussi recueillis rétrospectivement. Aucune différence significative n'a été retrouvée entre le groupe des suicidants compliants (45) et celui des non compliants (28) concernant les données socio démographiques et les caractéristiques de prises en charge. En revanche le sous-groupe des suicidants compliants comportait plus de sujets suicidants récidivants et plus de sujets ayant déjà été pris en charge aux urgences. Une relative bonne compliance des patients pour lesquels un rendez-vous a été pris (82,6% des 23 rendez-vous pris ont été honorés) a été relevée et ce d'autant plus que ce rendez-vous a été pris avec leur psychiatre traitant (88%). En revanche les patients simplement orientés, sans rendez-vous, vers un psychiatre non connu au préalable (22 cas) présentaient une très mauvaise compliance (plus de 68% de telles orientations ne sont pas honorées). Le passage des suicidants aux urgences représente un moment clé pour favoriser l'adhésion à un suivi ultérieur. Cette étude confirme l'intérêt majeur de la prise d'un rendez-vous, à partir des urgences, auprès d'un intervenant si possible connu afin d'améliorer cette adhésion et ainsi mieux prévenir une récidive.GRENOBLE1-BU Médecine pharm. (385162101) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF

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