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Éthique chrétienne et esthétique galante : l’ « Histoire de la Morale » de Madeleine de Scudéry

Abstract

Au livre premier de Clélie, le portrait de Mlle Pilou sous les traits d’Arricidie ne tarit pas d’éloges envers cette femme « à qui la nature a refusé les grâces ordinaires de son sexe, à qui le temps a ôté la jeunesse, et à qui la fortune n’a pas fait de grandes faveurs ». Aux attraits physiques, à la jeunesse et à la fortune, Arricidie supplée par les charmes d’une « vertu solide » mais enjouée et innocemment railleuse. L’ idée d’une morale aimable et souriante, que professera aux derniers livres du roman Anacréon-La Fontaine , est le socle, on le sait, de cet art de vivre et d’écrire teinté d’élégant épicurisme qu’élaborèrent et cultivèrent, vers le milieu du siècle, les représentants de l’Académie Foucquet. Une trentaine d’années plus tard, Madeleine de Scudéry insérera dans le quatrième de ses recueils de Conversations une « Histoire de la Morale ». De ce texte long et complexe nous nous limiterons à étudier les articulations entre l’éthique chrétienne, qui le marque inusuellement, et l’esthétique galante, qui y est encore bien à l’œuvre

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