De la représentation des émotions en mémoire (arguments théoriques et expérimentaux en faveur de l'hypothèse d'une double représentation émotionnelle en mémoire à long-terme)
L'objectif de nos recherches était d'étudier l'organisation des connaissances émotionnelles en mémoire à long-terme (MLT) en nous situant dans un modèle épisodique de la MLT. Nous avons utilisé le paradigme d'amorçage comme outil d'investigation. Dans une première série d'expériences, la relation amorce-cible et le délai entre la présentation de l'amorce et de la cible (SOA) étaient manipulés. Des effets d'amorçage émotionnels à court-terme ont été observés quels que soient le type de tâche émotionnelle et la population expérimentale (jeune, âgée ou patient Alzheimer) mais variaient en fonction du SOA et de la connotation des amorces. Ces résultats ont été interprétés en termes de double représentation de l'émotion en MLT, l'une purement émotionnelle, l'autre dérivée des propriétés sémantiques des stimuli, en termes de différence qualitative entre les émotions négatives et positives, en termes de préservation de l'activation automatique émotionnelle chez les patients DTA et en termes de déficit précoce de l'hémisphère gauche chez ces patients. Dans une seconde série d'expériences, les participants étaient confrontés à deux phases expérimentales. Dans une première phase, les participants devaient émettre une évaluation émotionnelle sur des stimuli cibles verbaux ou non verbaux présentés soit seuls, soit superposés à une image neutre ou émotionnelle. Dans une seconde phase (phase test), les participants étaient soumis soit à une catégorisation émotionnelle sur les stimuli cibles, soit à une catégorisation de genre, soit à une dénomination. Des effets d'amorçage à long-terme et des effets de l'image sur le traitement des stimuli en phase test ont été observés et variaient en fonction du type de stimuli-cibles et du type de tâches. Ces résultats ont été interprétés en termes de différence qualitative entre deux types de représentations émotionnelles et confirment l'hypothèse d'une influence spécifique de chacune de ces connaissances sur le fonctionnement cognitif.LYON2/BRON-BU (690292101) / SudocSudocFranceF