L'acouphène consiste en la perception de bruits dans une oreille, les deux, ou encore dans la tête, en l'absence de toute stimulation extérieure correspondante. Comme tout stimulus constant, ce signal fait normalement l'objet d'une adaptation se traduisant par une habituation des réactions du patient à celui-ci, puis, de sa perception même. Ceci s'observe dans environ 75 % des cas, mais, pour les autres, des processus de sensibilisation s'opposent à cette habituation.Les travaux de cette thèse visaient à identifier certains au moins des facteurs cognitifs qui, chez ces 25 %, contrarient le processus normal d'habituation. Dans ce but, nous avons recherché la possibilité pour l'acouphène 1/ d'engendrer d'éventuelles modifications de l'organisation cérébrale fonctionnelle, 2/ de favoriser la détection et le traitement du signal de l'acouphène à travers une focalisation de l'attention sur lui 3/ d'être entretenu par un renforcement de son caractère aversif suite à des biais de négativité dans le traitement des stimulations auditives environnementales. Les données ont été recueillies chez des patients acouphéniques, des sujets soumis pendant les tests à une stimulation simulant un acouphène et des contrôles sans acouphène.Nos résultats apportent des arguments en faveur de l'existence, chez ces patients, d'une réorganisation des fonctions auditives du langage ainsi que d'une focalisation attentionnelle sur l'oreille portant l'acouphène, perturbant le déplacement et l'engagement de l'attention. En revanche, la présence de réactions exacerbées aux stimulations auditives émotionnelles négatives n’a pas été démontrée chez les patients invalidés par leur symptôme.Les résultats rapportés dans cette thèse viennent conforter les modèles d'acouphènes dans lesquels le système nerveux central, par l'intermédiaire de ses sous-systèmes responsable 1/des traitements auditifs et 2/ des mécanismes attentionnels, joue un rôle déterminant pour le devenir, pathologique ou non, du symptôme.LYON2/BRON-BU (690292101) / SudocSudocFranceF