Objectif : le but de cette étude est de préciser les résultats de notre prise en charge thérapeutique face à un traumatisme fermé du rein. Matériels et Méthodes : de janvier 1993 à janvier 2003, 105 patients ont été hospitalisés dans notre service pour un traumatisme fermé du rein. Nous avons étudié rétrospectivement l'âge, le sexe, le coté lésé, le mécanisme du traumatisme (direct, indirect ou décélération), l'étiologie, la présence de lésions associées (viscérale, osseuses), les signes cliniques et biologiques à l'admission (hématurie, tension artérielle, hémoglobine et créatinémie). Le bilan radiologique permettait de définir le grade lésionnel en précisant la présence ou non de fragments dévascularisés et une extravasation d'urine. Toutes les complications ont été relevées et étudiées en fonction de la prise en charge thérapeutique initiale et du grade. Le suivi était clinique (prise de TA et recherche de douleurs rénales), et radiologique (TDM et/ou scintigraphie au DMSA). Résultats : 105 traumatismes fermés du rein ont été hospitalisés entre janvier 1993 et janvier 2003, dans notre service. L'âge moyen des patients était de 28,7 ans (7-75 ans). Le bilan radiologique permettait de classer le traumatisme en 5 grades selon l'ASST (American Society of Surgery of Trauma): 50 traumatismes (48%) de grade 1 (n=14) et 2 (n=20), et 55 traumatismes majeurs (52%) de grade 3 à 5 : 17 grades 3 (16%), 28 grades 4 (27%) et 9 grades 5 (8%), ont été diagnostiqués. Parmi les traumatismes majeurs, 7 (13%) ont été opérés en urgence au cours des 24 premières heures : 4 grades 5 ayant une dissection de l'artère rénale et 3 grades 4 ayant une hémorragie non contrôlée immédiate. Le taux de néphrectomie (partielle et totale), lorsqu'un traitement conservateur était réalisé devant un traumatisme rénal majeur (grade 3, 4 et 5) (n=48), était de 23% (11 néphrectomies), avec 9,5 unités rénales perdues (20%) ; ce taux était de 57% pour les traumatismes grade 4 associant extravasation d'urine et fragments dévascularisés (n=14). 12 patients (7 grades 4 et 5 grades 3) ont bénéficié d'une scintigraphie au DMSA à distance, avec un recul moyen de 63 mois (26-108 mois). La fonction moyenne des reins traumatisés était de 41,8% (26,4-50%). Conclusion : le traitement conservateur est habituel dans la prise en charge des traumatismes fermés du rein. Le développement de la radiologie interventionnelle, des techniques de drainage endo-urologique et de la réanimation médicale contribue à maintenir cette attitude, en diminuant le recours à la chirurgie, même dans les traumatismes les plus sévères.GRENOBLE1-BU Médecine pharm. (385162101) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF