Mortalité après un premier accident vasculaire cérébral chez les sujets de plus de 80 ans

Abstract

L'âge constitue le premier facteur risque de survenue d'accident vasculaire cérébral (AVC), avec un taux qui double quel que soit le sexe après 55 ans pour chaque décennie. Et si il est également un marqueur de moins bon pronostic fonctionnel avec un déficit résiduel plus fréquent et plus lourd, il constitue surtout un facteur de moins bon pronostic vital avec un risque de décès à 6 mois, 15 fois plus élevé à 80 ans qu'à 65 ans ou moins. L'objectif initial de cette étude était de décrire et analyser les taux de mortalité en post AVC à 7 jours, 1 mois, 3 mois et 6 mois de 2 cohortes de 36 patients chacune, âgé de 80 ans et plus, victimes d'un premier AVC constitué, et hospitalisés dans le département de Gériatrie du CHU de Bordeaux de manière consécutive. La première cohorte de 36 patients a été repertoriée, de mai 2001à mai 2002, pour une pré-étude servant à définir les bases et les objectifs d'un PHRC sur le "devenir fonctionnel des sujets âgés (>=80 ans) après un premier accident vasculaire cérébral" dont le promoteur est le CHU de Bordeaux. La deuxième cohorte est constituée des 36 premiers patients recrutés pour ce PHRC, sur le centre investigateur de Bordeaux, pour la période allant de août 2003à août 2004. Chaque population est constituée de 27 femmes et de 9 hommes, avec un handicap préexistant comparable, mais d'âge moyen significativement différent avec dans le premier cas 89,7 ans (+- 5.1) contre 84,4 ans (+-11.7) dans le deuxième. Les patients présentent également un état de vigilance plus grave avec respectivement un score de Glasgow à 11.42 (+-3.2) versus 12.83 (+-3.5). De plus le taux de mortalité à 6 mois est de 61% dans le premier échantillon contre 36% pour le deuxième. Nous nous sommes alors attachés à comparer ces deux cohortes, et nous avons remarqué que si les deux populations de départ sont significativement différentes, ce sont en revanche les mêmes patients qui décèdent et au même âge (l'âge moyen de décès n'est pas significativement différent avec dans le premier cas 90,4 ans +- 4.9 versus 87.6 ans +-4.5). Plus de la moitié des décès surviennent durant le premier mois (64% des décès pour le premier groupe contre 53% pour le deuxième) et quasiment 50% du total des décès sont dues à des complications infectieuses (46,1 % versus 53,3%). 75 % des décès des patients victimes d'un AVC ischémique est le fait des TACI dans la première cohorte contre 55% dans la deuxième. 70% des décédés ont un déficit moteur jugé majeur à la phase aiguë et la totalité ont des troubles vesico-spinctériens et ce quel que soit le groupe. De même on ne retrouve pas de différence significative entre l'Index de Barthel à J<= des deux populations décédées avec respectivement 11.61+-18.65 contre 14.58+-20.19. En conclusion, on peut réduire le taux de mortalité des personnes âgées présentant un AVC, par une meilleure prévention des complications liées à leur grand âge et à leur passé médical. La mise en place de "Stroke Unit" (unité de prise en charge des AVC) spécialisée gériatrique devrait permettre de réduire encore plus le taux de mortalité de ces dernières et dáméliorer leur devenir fonctionnel.BORDEAUX2-BU Santé (330632101) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF

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