Les modes d'intervention de la mobilité dans la production d'un modèle urbain (rôle et place de la controverse autour du métro rennais)

Abstract

Articuler transports et urbanisme est préconisé aujourd'hui par le législateur pour remédier aux phénomènes de congestion et d'éclatement des villes sous le coup des évolutions de la mobilité et de ses techniques. L'enjeu est de renforcer le modèle urbain européen et d'éviter une évolution " naturelle " vers le modèle urbain américain, synonyme de crise, voire de fin de la ville. Si l'on peut douter de l'existence avérée de modèles urbains européen et américain uniformes et traditionnels, on peut également s'interroger sur la pertinence des critères physiques mis en avant pour juger de l'état de crise de la ville et des seules considérations techniques des solutions envisagées. Ainsi, plutôt que d'étudier uniquement les modalités fonctionnelles d'articulation des transports et de l'urbanisme, nous tentons de répondre à la question suivante : dans quelle mesure et de quelle façon la mobilité intervient-elle dans la production d'un modèle urbain ? Pour cela, nous analysons comment s'opère le rapprochement entre une organisation de la ville et une organisation de la mobilité tant au niveau des conceptions des élus et des techniciens, qu'au niveau des pratiques et des représentations des habitants. Ce sont les modalités d'articulation de ces niveaux qui doivent nous renseigner, in fine, sur l'état de crise de la ville, autrement dit sur la capacité d'une société à produire son espace. Pour appréhender cette opération de rapprochement au cours de laquelle élus, techniciens et habitants ont à justifier leurs positions et leurs pratiques, nous nous appuyons sur le modèle des Economies de la Grandeur développé par Luc Boltanski et Laurent Thévenot. Les disputes cristallisées par la mise en service de la première ligne de métro à Rennes (VAL) et le projet de deuxième ligne, dans un contexte de forte pression foncière, constituent notre objet d'enquête.Today's legislature advocates linking up transportation and urban planning in order to solve the phenomena of congestion and explosion of cities resulting from the development of mobility and its techniques. The goal is to reinforce the European urban pattern and to avoid a "natural" evolution towards the American urban pattern, synonymous of crisis and even the death of a city. One may doubt the efficiency of uniform and traditional European and American models, and also wonder about the relevance of the physical criteria put forward to appreciate the state of crisis of the city and of the sole technical reflections of the solutions considered. Therefore, instead of focusing only on the functional modes of linking up transportation and urban planning, we attempt to answer the following question: to which extent and how does mobility play a role in the production of an urban model? To do so, we analyze how this link operates between organization of the city and organization of mobility both in terms of concepts of town councilors and technicians, and in terms of practices and representations of its inhabitants. The result should tell us, in fine, about the state of crisis of the city, in other words, about the ability of a society to produce its own space. To help grasp this idea of connection during which town councilors, technicians and inhabitants have to justify their positions and practices, we use the pattern of the Economies de la Grandeur (Economics of Magnitude) developed by Luc Boltanski and Laurent Thévenot. Debates brought about by the construction of Rennes first subway line (VAL) and the possibility of a second line; in a context of high land lobbying, constitute the object of our survey.RENNES2-BU Centrale (352382101) / SudocSudocFranceF

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    Last time updated on 14/06/2016