Le but de cette étude est d'évaluer les paramètres énergétiques et sociaux d'un échantillon de femelles babouins allaitantes, et de tester le rôle éventuel de ces facteurs sur différentes variables reproductives telles que la durée de l'aménorrhée du post-partum ou des intervalles entre naissances. Nous avons réalisé un suivi longitudinal de 2 années sur un échantillon de 23 femelles babouins allaitantes, multipares et vivant en semi-liberté. Les apports énergétiques moyens ne diffèrent pas significativement en fonction du rang de dominance. Les femelles ont toutes une bonne condition corporelle et un bilan énergétique positif. Les coûts énergétiques de la lactation sont essentiellement couverts par 2 adaptations comportementales : une augmentation modérée des apports énergétiques, particulièrement au cours des deuxième et troisième trimestres de lactation, et une réduction de l'activité physique. Les contraintes énergétiques réduites (apports énergétiques accrus et dépense énergétique modérée) expliquent les faibles durées d'aménorrhée du post-partum (145 jours) et d'intervalle entre naissances moyen (451 jours) observées dans notre échantillon comparées à des animaux de même espèce vivant en liberté. La fertilité est fortement influencée par le rang de dominance, les femelles de bas rang ayant des délais avant conception et des intervalles entre naissances plus longs. Par ailleurs, les mères ayant des bébés plus lourds ont des durées de blocage de la fonction ovarienne plus courtes et ont besoin de moins de cycles pour concevoir. Les femelles de haut rang ou ayant une bonne condition corporelle semblent capables de supporter une croissance du jeune relativement rapide quelque soit le sexe du bébé, et ont donc des taux reproductifs plus élevés. La relation entre le statut de dominance et la fertilité ne semble pas être relayée par des mécanismes énergétiques et nos résultats suggèrent plutôt que le stress social interfèrerait avec la régulation de la fonction de reproduction. Cependant, nos résultats confirment que le faible stress énergétique de femelles babouins vivant en semi-liberté explique la courte durée de blocage de la fonction de reproduction comparée à des animaux étudiés dans leur milieu naturelAIX-MARSEILLE2-BU Méd/Odontol. (130552103) / SudocPARIS-BIUP (751062107) / SudocSudocFranceF