L'expérience clinique et les rapports de cas dans l'evidence-based medicine

Abstract

La médecine factuelle (Evidence-Based Medicine, EBM) reconnaît que les données de la recherche clinique ne suffisent pas à informer la décision médicale pour un patient donné. L'expérience clinique du médecin lui permet d'individualiser la décision en tenant compte des caractéristiques particulières du problème : les conditions d'exercice, les caractéristiques biomédicales et les préférences du patient. L'expérience s'affine avec le nombre de patients pris en charge de façon réfléchie. L'EBM reproche aux rapports de cas de contenir une information qui n'est ni représentative ni contrôlée. Leur contenu factuel est insuffisant pour informer la décision médicale mais il peut suggérer des hypothèses de recherche ou de pratique. La lisibilité des rapports de cas en fait en outre un véhicule propre à diffuser la démarche et les résultats de l'EBM en les plaçant de plus dans leurs conditions d'utilisation concrètes. Les histoires des patients forment l'expérience clinique lorsqu'elles sont vécues et les rapports de cas lorsqu'elles sont publiées. L'expérience clinique et les rapports de cas ont donc le même contenu empirique. Pourtant, l'EBM leur attribue des fonctions différentes. La capacité des cas cliniques rencontrés dans la pratique quotidienne à stimuler la recherche clinique et leur potentiel pédagogique sont indiscutables et depuis longtemps mis à profit. Par contre, il est souhaitable pour l'EBM de réfléchir aux possibilités qu'ont les rapports de cas d'augmenter profitablement la portée de l'expérience clinique du lecteur. Pour cela les rapports de cas doivent avoir la même qualité événementielle que les cas vécus et donc avoir un fort contenu narratif.PARIS6-Bibl.Pitié-Salpêtrie (751132101) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF

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    Last time updated on 14/06/2016