Les troubles cognitifs de la maladie alcoolique (intérêt d'un repérage clinique précoce, réflexions autour d'un outil adapté)

Abstract

A côté des altérations cognitives sévères compliquant la maladie alcoolique telles que le syndrome de Korsakoff et la démence alcoolique, les patients ne montrant pas d'altération cognitive évidente présentent fréquemment des déficits cognitifs subtils et sélectifs à l'évaluation neuropsychologique. Ces déficits sont discrets, ils échappent à l'entourage comme à l'examen clinique standard mais semblent avoir une nette influence péjorative sur le pronostic de la maladie alcoolique. Ces troubles sont potentiellement régressifs et accessibles à des traitements adaptés. Cependant, le statut cognitif du patient n'est que rarement pris en compte dans les thérapeutiques actuelles. Le repérage précoce de cette pathologie est un enjeu important dans l'optique d'apporter une réponse thérapeutique adaptée à ces patients. Notre travail est une analyse exploratoire qui vise à définir les possibilités de recherche ultérieure dans le domaine du dépistage clinique des troubles cognitifs et notamment l'intérêt de la création d'une grille de repérage. Nous évaluons pour cela certaines caractéristiques psychosociales dans un groupe de 30 patients malades alcooliques susceptibles de présenter ces troubles cognitifs et qui par ailleurs font l'objet d'une évaluation psychométrique. Les résultats montrent que les troubles mis en évidence sont bien plus importants que ne le laissait supposer l'impression clinique et qu'ils ne correspondent pas aux déficits subtils des troubles cognitifs décrits dans la littérature. Nous étudions ensuite la façon dont sont représentés ces critères dans notre groupe de patients, nos données sont mises en parallèle avec les données de la littérature. Deux critères sont particulièrement représentés dans notre groupe : les éléments en faveur d'une précarisation ainsi que la dénégation. Deux critères montrent par ailleurs une influence péjorative sur les performances cognitives de nos patients, il s'agit de la durée d'intoxication supérieure à 10 ans et le bas niveau culturel. Nous abordons ensuite les difficultés liées à la constitution d'un outil de repérage clinique des troubles cognitifs ainsi que l'intérêt d'un tel projet.NANCY1-SCD Medecine (545472101) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF