Colonisation et infection à Pneumocystis jirovecii en dehors de l'infection à VIH (étude prospective au CHU de Rouen sur les années 2000 à 2007)

Abstract

Pneumocystis jirovecii (PJ) est le champignon en cause dans la pneumocystose pulmonaire. L'épidémiologie de cette infection a changé au cours de cette dernière décennie : le taux d'incidence a diminué chez les patients infectés par le VIH mais semble en augmentation chez les patients immunodéprimés non infectés par le VIH. Ces données posent la question du traitement prophylactique de cette infection. En parallèle, les progrès de la biologie moléculaire ont permis de facilier le diagnostic de la PCP mais aussi de faire émerger la notion de colonisation par PJ. Objectif et méthode : le but principal de cette étude est de décrire la pneumocystose pulmonaire (PCP) chez les patients non infectés par le VIH au CHU de Rouen. Le but secondaire est d'aborder la notion de colonisation, d'en discuter le diagnostic et le traitement éventuel. Pour cela, tous les dossiers de patients adultes qui ont eu un prélèvement respiratoire positif pour la recherche de PJ entre le 01/01/2000 et le 01/06/2007 ont été étudiés. Résultats : quarante six cas de PCP confirmée microbiologiquement ont été observés et l'incidence annuelle semble en augmentation. Les conditions sous-jacentes les plus fréquemment retrouvées étaient les hémopathies (n=25; 54%), les transplantations d'organe ( n=8; 17.4%) mais aussi les pathologies inflammatoires (n=6; 13%) et les cancers solides (n=5; 10,8%). Quarante trois patients sur les 46 (93%) avaient eu un traitement potentiellement immunosuppresseur avant la survenue de la PCP. Le taux de C était disponible pour 26 patients : le taux moyen était de 338/ml. Huit cas de colonisation ont été observés. La condition favorisant était une immunodépression (n=6) mais aussi une pathologie pulmonaire chronique en l'absence de traitement immunosuppresseur (n=2). Discussion : L'augmentation des situations d'immunodépression par des thérapeutiques plus agressives mais aussi l'amélioration des techniques diagnostiques sont à l'origine d'une augmetation de l'incidence de la PCP chez les patients non infectés par le VIH. En l'absence de recommandation, la possibilité d'une prophylaxie anti-PCP doit être considérée au cas par cas et le taux de CD4 doit avoir une place importante dans la réflexion. Un seuil de 300 /ml pourrait être utilisé. Concernant la colonisation, elle pourrait avoir valeur d'alerte chez les patients immunodéprimés et inciter à mettre en route un traitement prophylactique.ROUEN-BU Médecine-Pharmacie (765402102) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF

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