Externalisation de la maintenance et ses impacts sur la sécurité dans les industries de procédés

Abstract

Cette thèse s'inscrit dans le cadre théorique des systèmes complexes. Le terrain d'application est un site industriel dont les caractéristiques sont représentatives des pratiques dans l'industrie des procédés. L'objectif est de confronter les modèles de sécurité développés dans la littérature avec les pratiques industrielles. Après une analyse du système dans lequel s'inscrit cette externalisation, nous présentons deux actions de recherche que nous avons menées pour apprécier les impacts sur le terrain de la mise en place d'une politique prescriptive de sécurisation des travaux de maintenance. La 1ère expérimentation est un questionnaire de climat de sécurité pour obtenir des indications sur la perception des personnes sur l'importance et le management de la sécurité, 128 acteurs internes et externes de la maintenance y ont pris part. La deuxième expérimentation repose sur des simulations d'interventions de maintenance, 58 prestataires de maintenance y ont pris part. Elle nous a permis d'identifier les facteurs de décisions des prestataires en situation normale et dégradée et de caractériser leurs capacités d'adaptation et d'apprentissage. Les résultats sont de trois ordres. L'analyse initiale montre que la sécurité du personnel extérieur est ségréguée des autres facettes de la sécurité et reflète ainsi la ségrégation qui existe entre les autorités de tutelles. Le questionnaire de climat de sécurité montre que le milieu de travail est perçu comme difficile, ne récompensant pas les comportements sûrs des acteurs. La simulation montre que 76% des travailleurs sont prêts à s'écarter des règles pour s'adapter en temps réel au travail à réaliser. Ces écarts illégaux n'ont alors pas d'espace pour être discutés, ils restent souterrains et informels. La conclusion discute du caractère incomplet de ce type de modèle de sécurité, basé sur une approche procédurière des problèmes de sécurité qui risque de devenir aveugle aux adaptations et compromis du travail réel. L'amélioration à court terme d'indicateurs de sécurité n'est pas une garantie d'une amélioration globale et durable de la sécurité. Nous proposons plusieurs pistes d'amélioration pour favoriser les apprentissages collectifs et renforcer les capacités de résilience du système. Un débat final suggère que les solutions qui paraissent faciles à mettre en œuvre d'un point de vue théorique, sont difficiles à mettre en pratique.This thesis is situated in the framework of the theory of complex systems. The field application is an industrial plant whose characteristics are representative of the practices of the process industry at large. The aim is to contrast the safety models developed in the literature with industrial practice. We analyse the operational context of maintenance subcontracting, and present two studies we conducted to assess the field impacts of a recently implemented prescriptive safety approach. In the first study, 128 internal and external maintenance staff completed a safety climate questionnaire providing us with information on their perception of the importance of safety and safety management practices. The second experiment consists of simulated maintenance interventions. 58 maintenance subcontractors participated, allowing us to identify factors influencing decision-making during normal and degraded situations as well as to characterize their abilities to learn and adapt. The results are threefold: Initial analysis indicates that subcontractor safety is segregated from other safety areas, reflecting the segregation that exists between the regulatory authorities. Secondly, results of the safety climate questionnaire show that the workplace is perceived as difficult and does not reward safe behaviour. Thirdly, results of the simulation show that 76% of subcontractors deviate from the rules to adapt in real time in order to complete their work. There is no framework for debriefing these unauthorized violations so they remain unacknowledged and informal. In conclusion we discuss how this type of procedure-based safety model falls short and can gradually become blind to adjustments and compromises of real work practice. The short-term improvement of safety indicators does not guarantee a global, long-term improvement of safety. Several avenues for improvement are proposed to promote collective learning and enhance resilience capacities. Finally we argue that solutions which initially appear easy to implement in theory, are in fact difficult to implement in practice.TOULOUSE-ENSIACET (315552325) / SudocSudocFranceF

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    Last time updated on 14/06/2016