La fragmentation récurrente des embryons humains obtenus in vitro est-elle iatrogène ? (stratégie de transfert précoce au stade zygotique)

Abstract

La qualité des embryons obtenus en FIV est évaluée essentiellement par des critères morphologiques. La fragmentation embryonnaire est un marqueur incontournable de qualité, les embryons très fragmentés ayant un devenir compromis. Or, certains couples présentent de façon imprévisible et récurrente une fragmentation de la majorité de leurs embryons. Les modèles animaux montrent que les éléments régulateurs de mort cellulaire et de réponse au stress jouent un rôle crucial dans le développement embryonnaire précoce. De plus, les conditions de culture en FIV ne reproduisent que partiellement l environnement naturel et exposent les embryons à un stress cellulaire. Nous avons fait l hypothèse que, pour des raisons maternelles variées, les embryons de ces couples ne peuvent pas se développer normalement dans les conditions de culture imposées. Une stratégie de transfert précoce a été proposée afin de les soustraire à l effet délétère de l environnement in vitro. Cette étude rétrospective a concerné 53 couples présentant en moyenne 2,8 échecs de FIV associés à 63% d embryons fortement fragmentés et/ou bloqués. Seize grossesses cliniques ont été obtenues dont 11 évolutives avec la naissance de 12 enfants en bonne santé, soit des taux de grossesse et d accouchement de 25% et 17% par transfert. Les taux d implantation et d enfant né par embryon transféré ne sont pas statistiquement différents d une population témoin. En ajoutant les grossesses issues d embryons congelés, 23% des couples de cette étude ont eu au moins un enfant en seulement 1,2 tentative. Ces résultats soulignent la faisabilité et l intérêt majeur de la stratégie de transfert précoce au stade zygotique pour ces couples.PARIS6-Bibl.Pitié-Salpêtrie (751132101) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF