Identification par le médecin anesthésiste réanimatur des facteurs de risque d'inhalation bronchique périopératoire dans un contexte d'anesthésie en urgence

Abstract

L'inhalation bronchique de liquide gastrique est une complication majeure et redoutée en anesthésie-réanimation car il s'agit d'une des causes essentielles de morbidité et mortalité. L'urgence est une des situations majorant ce risque. Le non respect des bonnes pratiques de prise en charge des patients considérés à risque d'inhalation est retrouvé dans 2/3 des cas d'inhalation mortelle. L'autre problématique est l'identification des facteurs de risque d'inhalation par le médecin anesthésiste-réanimateur lors de la consultation pré anesthésique. paramètre qui n'a jamais été étudié dans la littérature. Cette étude se propose d'évaluer la proportion d'identification de ces facteurs lors d'une anesthésie en urgence. MATERIEL ET METHODES : Cette étude était réalisée da façon prospective, descriptive, monocentrique au sein du bloc d'urgence du CHU de Rouen. Le paramètre principal était l'évaluation de la proportion de patients identifiés par le médecin anesthésiste réanimateur comme étant à risque d'inhalation au cours de l'anesthésie. RESULTATS : Quatre cents patients ont été inclus dont 178 présentant un facteur de risque d'inhalation.. Plus des trois quarts des patients (75,8%) présentant un ou plusieurs facteurs de risque ont été identifiés comme tel par le médecin anesthésiste-réanimateur. Les situations avec des troubles de conscience (100%) ou une absence de vacuité gastrique certaine (91,1%) étaient nettement mieux identifiées que celles avec un traitement morphinique préopératoire (50%) ou un reflux gastro-oesophagien (38,9%). La procédure anesthésique (mesures préventives préopératoires, induction à séquence rapide et manoeuvre de Sellick) était totalement suivie dans 6,4% des cas. En présence d'une pathologie occlusive abdominale, une vidange gastrique préopératoire n'était réalisée que dans 36,1%. Une induction à séquence rapide était réalisée pour 93,8% des patients et était associée à une manoeuvre de Sellick dans 15,6% des cas. Six cas d'inhalation de liquide gastrique sont survenus. Cinq patients ont développé une pneumopathie dont trois se sont compliquées d'un SDRA et une patiente est décédée. CONCLUSION : La proportion d'identification des facteurs de risque d'inhalation dans cette étude reste probablement insuffisante. La procédure recommandée de prise en charge de ces patients est perfectible notamment avec la réalisation systématique d'une vidange gastrique avant l'induction anesthésique en absence de vacuité gastrique.ROUEN-BU Médecine-Pharmacie (765402102) / SudocSudocFranceF

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    Last time updated on 14/06/2016