La simulation correspond à l acte par lequel on cherche à imiter les symptômes d une maladie dans un but intéressé. Elle s observe chez des personnes qui cherchent à se procurer une indemnisation (dans le cadre d accident de travail) ou un avantage légal ou professionnel. La simulation est à différencier des états psychosomatiques nécessitant une expertise neuro-ophtalmologique et psychiatrique longue et complexe. L examen clinique ophtalmologique et orthoptique, à travers les procédés subjectifs, permet le plus souvent d évoquer une simulation. Si le patient coopère mal, voire pas du tout, les résultats seront difficilement interprétables. Au cours de l examen, son mutisme constitue l obstacle majeur et il convient de multiplier les explorations pour prouver la simulation. Les techniques d électrophysiologie (PEV, ERG, EOG) seront d un apport considérable pour le diagnostic d organicité. Ces examens électrophysiologiques sont objectifs, tout en permettant des mesures fiables, reproductibles et non invasives. Leur but est de révéler l existence d un pouvoir séparateur, donc de déterminer un chiffre d acuité visuelle avec une précision relative, sans tenir compte des réponses du sujet. Ils restent complémentaires de l examen clinique et de l imagerie (OCT, angiofluorographie, IRM). Le but de cette thèse est de décrire la sémiologie ophtalmologique observée chez ces patients psychosomatiques ou simulateurs, ainsi que les moyens utilisés pour les dépister. Nous présentons 13 patients illustrant ce travail et les pièges du diagnostic. Les données cliniques, electrophysiologiques, psychosomatiques et les stratégies de dépistage sont discutées.AMIENS-BU Santé (800212102) / SudocSudocFranceF