Caractéristiques épidémiologiques des patients atteints d' hépatites C sur le territoire Ouest de l'Ile de la Réunion. (Cohorte de 245 patients diagnostiqués avant le 31 décembre 2010)

Abstract

Les données épidémiologiques sur l'hépatite C à La Réunion, département français d'outre-mer, sont quasi inexistantes. La séroprévalence a été estimée à 0,14 % sur la base d'un des seuls travaux disponibles publié en 1999. Le but de notre travail était de décrire la population de patients ayant une sérologie VHC positive pris en charge avant le 31 décembre 2010 dans le territoire de santé ouest réunionnais. 245 dossiers de patients atteints d'hépatite C ont été colligés de façon rétrospective : 130 hommes (53,1 %) pour 115 femmes, d'âge moyen 51 ans. Le lieu de naissance était la France métropolitaine (MET), La Réunion (RUN) et Madagascar (MAD) dans 53 %, 25 % et 13,5 % alors que ces patients représentaient respectivement 10 %, 85 % et 2,3 % de la population réunionnaise globale en 2006. Les patients RUN et MAD étaient surtout des femmes (67,2 % et 66,7 %) au contraire des patients MET (67,4 % d'hommes). Le mode de contamination prédominant était très différent selon ces groupes : toxicomanie pour le groupe MET (66,7 % vs 3,3 % pour RUN et 3 % pour MAD), transfusion pour le groupe RUN (49,2 % vs 19,4 % pour MET et 33,3 % pour MAD) et "autre" (chirurgie, tatouage, piercing, acupuncture, soins dentaires, endoscopie, hémodialyse, contact familial, incarcération...) pour le groupe MAD (51,5 % vs 14,7 % pour RUN et 9,3 % pour MET) faisant évoquer une forte proportion de iatrogénie. Le lieu de contamination était le lieu de naissance dans 92 % (MET), 74,4 % (RUN) et 81,5 % (MAD) des cas. La population des patients VHC dans l'Ouest de La Réunion est donc composée de 75 % de patients nés en dehors de l'île, contaminés le plus souvent avant leur arrivée, principalement avant 1991. L'épidémie d'hépatite C à La Réunion devrait décliner dans les années à venir puisque les nouvelles contaminations sont quasi inexistantes et que l'île reste jusqu'à présent relativement indemne de toxicomanie à risque. Les efforts d'information et de dépistage doivent cependant se poursuivre.BORDEAUX2-BU Santé (330632101) / SudocSudocFranceF

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