Enquête sur l'attitude et la prise en charge de l'hypovitaminose D chez le sujet de plus de 75 ans par des médecins généralistes libéraux suivant une formation médicale continue en île de France

Abstract

Ces dernières années, de nombreuses études ont mis en évidence l existence d une carence importante en vitamine D au sein de la population âgée. Le déficit en vitamine D a des effets délétères désormais reconnus et admis par les commissions d experts. Il nécessite un traitement substitutif dont la posologie est actuellement revue à la hausse. Nous avons donc voulu comprendre pourquoi malgré toutes les nouvelles recommandations concernant la prise en charge du déficit en vitamine D chez le sujet âgé, il persistait encore une telle hypovitaminose D. Dans ce but nous avons interrogés 93 médecins généralistes libéraux suivant tous une formation médicale continue en Ile de France. Par le biais d un questionnaire remis en mains propres, nous nous sommes intéressés à leurs modalités de prise en charge du déficit vitaminique D chez le sujet âgé. Chaque questionnaire contenait 13 questions fermées à réponses multiples. Cette étude à été réalisée entre septembre 2010 et mai 2011. Nos résultats ont montré que 79,5% des médecins interrogés sont conscients de la réalité de cette hypovitaminose D qui touche la personne âgée, et ils y portent majoritairement un réel intérêt. En ce qui concerne la prise en charge de ce déficit, 52,6% des médecins ne supplémentent qu en cas d un déficit plasmatique en vitamine D inferieur à 20 ng /ml et que 55,9% donnent une supplementation vitaminique inférieure ou égale à 800 UI /j au long cours. Uniquement 24,7% des médecins supplémentent systématiquement le sujet de plus de 75 ans. Nous avons établis un lien statistiquement significatif entre les années d exercice de la médecine et l application des dernières recommandations médicales : 50% des médecins exerçant la médecine depuis moins de 20 ans débutent une supplémentation pour un dosage plasmatique en vitamine D inférieur ou égale à 25 ng/ml et 50% d entre eux administrent une posologie supérieure ou égale à 1000 UI /j de vitamine D pour un traitement d entretien. Chez les médecins exerçant depuis plus de 20 ans les pourcentages sont respectivement de 28% et de 25,7%. Il a également été mis en évidence une participation significativement plus importante de la jeune génération de médecins aux formations médicales. Notre enquête a montré que la prise en charge de l hypovitaminose D en médecine courante n est pas optimale. Cette enquête apporte un élément de réflexion quant au bon déroulement et à l acquisition des connaissances au cours des formations médicales continues.In the last few years, several studies reported frequent vitamin D deficiency in elderly people. Lack of vitamin D induces side effects as shown by recent consensus conferences. Treatment is based on Vitamin D replacement, with doses higher than previously recommended. The aim of our study was to try to determine why a high frequency of elderly people were still presenting with un-replaced vitamin D deficiency despite recently published consensus conferences on this topic. In this purpose, we provided a questionnaire to 93 general practitioners following continuous medical education in Ile de France, to try to better define their management of Vitamin D deficiency on elderly people. Each questionnaire was based on 13 closed questions with multiple answers. The study was performed from September 2010 to May 2011. Our results showed that - 79.5% practitioners were aware and interested in public health issues induced by Vitamin D deficiency; 52.6% practitioners replaced Vitamin D only when plasma vitamin D level was inferior to 20 ng/ml; 55.9% practitioners used doses inferior or equal to 800 IU/day. Of note, only 24.7% practitioners treated people older than 75 years old whatever the level of plasma Vitamin D. We found a statistical significance between age of medical doctor degree validation and honoring of last consensus conferences recommendations. Fifty percent practitioners working for less than 20 years replaced vitamin D when plasma level was inferior or equal to 25 ng/ml ; among them 50% used long-term doses superior to 1000 IU/day. In contrast, only 28% practitioners working for more than 20 years treated when Vitamin D level was inferior to 25 ng/l, and 25.7% used recommended doses. Interestingly, younger practitioners seemed to be more interested in continuous medical education. Our study showed that Vitamin D deficiency management is not perfectly suitable. It also gives us important warnings on current efficacy of continuous medical education.AMIENS-BU Santé (800212102) / SudocSudocFranceF

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    Last time updated on 14/06/2016