OBJECTIF : Les formes indolentes du cancer de prostate sont en augmentation depuis l'utilisation du PSA et la généralisation du dépistage. Les traitements radicaux peuvent induire des séquelles importantes sur la qualité de vie, les fonctions sexuelles et urinaires. La surveillance active est une alternative à ces traitements. Cependant, sa mise en oeuvre et ses résultats sont débattus. Nous tentons d'évaluer les critères de sélection en analysant les résultats des pièces de prostatectomie réalisées chez des patients initialement candidats à la surveillance active. MATERIEL ET METHODE : Entre Janvier 2007 et Mai 2010, 350 patients ont bénéficié d'une prostatectomie radicale au CHU de Bordeaux. Parmi eux, 88 répondaient aux critères du protocole SurACaP (PSA < 10, stade clinique < T2b, Gleason < 7, 3 biopsies positives, pas de carotte biopsique envahie sur plus de 3 mm. Nous avons défini un groupe de patients dont les données anatomopathologiques - pT3 et / ou gleason 7 - étaient défavorables. Nous avons alors comparé les données préopératoires entre ce groupe (groupe 2) et un groupe dont la pièce correspondait à une tumeur de bas risque (groupe 1). Afin d'étudier la pertinence du volume tumoral pour déterminer les tumeurs indolentes ou agressives, nous vons ensuite évalué la sensibilité et spécificité de divers seuils de volume tumoraux et établi une courbe ROC. RESULTATS : Les groupes 1 et 2 comprenaient ainsi 72 (81,8 %) et 16 (18,2 %) patients, respectivement. Il n'existait aucune différence significative entre les deux groupes sur le PSA, le volume prostatique, et le stade clinique, ni sur la longueur des biopsies et la longueur tumorale. La part de patients ayant deux biopsies positives était statistiquement supérieure dans le groupe 2. Par ailleurs, le volume tumoral était très significativement supérieur dans le groupe 2 (p << 0,01). La courbe ROC a permis de retrouver le seuil de volume tumoral le plus performant identifier les patients de bon pronostic. Cette valeur se situait entre 1,5 et 2 cc. DISCUSSION : Les critères de sélection sont insuffisants et de nouveaux éléments doivent être intégrés. L'IRM multiparamétrique semble actuellement l'examen le plus prometteur pour déterminer le volume tumoral et / ou cibler les biopsies prostatiques, et sélectionner les patients en vue d'une surveillance. CONCLUSION : La surveillance active est une option pour les cancers à faibe risque mais de nouveaux paramètres de sélection devront préciser les indications.BORDEAUX2-BU Santé (330632101) / SudocSudocFranceF