L insuffisance rénale aiguë en réanimation est fréquente, de l ordre de 35 à 65%, et associée à une surmortalité propre. En cas de défaillance rénale persistante à l issue du séjour, aucune donnée n est disponible. Cette étude propose une description de cette population particulière et en évalue le pronostic vital et rénal à 1 an avec l étude des facteurs de risque associés. Les patients ayant présenté une IRA avec EER non sevrée avant la sortie de réanimation ont été inclus dans cette étude rétrospective du service de Réanimation médicale du CHU de Grenoble entre le 01/12/2005 et le 31/03/2011. Les modèles de Cox et de Fine & Gray ont été utilisés. Cent quinze patients ont été inclus. Pendant le séjour en réanimation, ils ont reçu une injection d iode, d aminoside ou de vancomycine dans respectivement 45,7%, 31% et 12,9% des cas. Le risque cumulé de décès et la survie sans dialyse sont respectivement de 23.5% (IC95% : 17- 32%) et 64,3% (IC95%=54,9-72,3%) à 1 an. Les facteurs indépendants associés à une moindre survie sans dialyse sont un âge élevé, un autre mécanisme que la nécrose tubulaire aiguë à l IRA, l administration de vancomycine et une fonction rénale antérieure inférieure à 60ml/min/1,73m2. De plus, la présence de statines dans le traitement de fond est un facteur protecteur avec un HR=0,35 (IC95%=0,17-0,71). L effet bénéfique des statines est aussi retrouvé dans le modèle à risque compétitif, avec un HR égal à O,06 (IC95%=0,01-0,49) de risque de dialyse chronique. Les aminosides apparaissent comme un facteur de mauvais pronostic rénal avec un risque de dialyse chronique à 1 an significatif (HR=4,25 ; IC95%=1,36-13,33).GRENOBLE1-BU Médecine pharm. (385162101) / SudocSudocFranceF