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Poursuite de grossesse alors qu une IMG était recevable (Etat des lieux en France)

Abstract

Le taux de natalité française est d environ 800000 naissances vivantes par an en France et chaque année, environ 6500 interruptions médicales de grossesse (IMG) sont réalisées. Alors que la pathologie foetale pourrait justifier une IMG, certains couples expriment le désir de ne pas interrompre la grossesse. Nous nous sommes interrogés sur les facteurs décisionnels de poursuite de grossesse plutôt que d IMG et étudié les issues des grossesses poursuivies afin de comprendre, et d améliorer leur prise en charge. Matériels et méthodes : Il s agit d une étude multicentrique nationale rétrospective. Nous avons récupéré les données collectées par l Agence de la Biomédecine du 1er janvier 2005 au 31 décembre 2009. Au total, nous avons étudié 2266 cas de grossesses poursuivies alors qu une IMG était recevable par les CPDPN. Dans un premier temps nous avons comparé les poursuites de grossesse à une population de 2465 IMG consécutives entre le 1er novembre 2004 et le 1er mai 2005 afin de mettre en évidence les facteurs favorisant la poursuite de grossesse, puis nous avons étudié les issues des grossesses poursuivies en fonction des pathologies, du pronostic et du terme de discussion du dossier en CPDPN. Résultats/Discussion : Sur les 2266 grossesses poursuivies, nous avons observé : 47,4% de malformations uniques, 21,3% d anomalies chromosomiques, 14,9% de poly malformations, 8,9% de maladies génétiques, 4,8% de complications obstétricales et 2,7% d autres pathologies. Les pronostics étaient répartis entre : pronostic substantiel (40,8%), anomalie létale (34,2%), pronostic incertain (8,8%), retard mental isolé (8,6%) et inclassable (7,5%). 8% des dossiers avaient été discutés au 1er trimestre, 57% au 2ème trimestre et 29% au 3ème trimestre (6% terme inconnu). Les anomalies chromosomiques, le retard mental isolé et le premier trimestre de grossesse apparaissent comme les facteurs les plus associés à l IMG. La poursuite de la grossesse est à l'inverse favorisée en cas de diagnostic de maladies génétiques, de malformations uniques ou non, lorsque le pronostic est autre que le retard mental isolé et lorsque le diagnostic est tardif au cours de la grossesse. Concernant les issues de grossesse, on a observé 17,4% de MFIU (mort foetale in utéro), 25,5% de décès postnatal avant 6 mois, 49,8% d enfants vivants après 6 mois et 7,5% de perdus de vue. Les pathologies obstétricales induisent le taux le plus élevé de MFIU (48,1%) et un taux élevé de mortalité postnatale (20,4%). La plupart des enfants étaient vivants à 6 mois quand il s agissait d anomalies chromosomiques (52,6%), de malformations uniques (50,6%), d anomalies génétiques (64,9%) et autres pathologies (67,7%). La morbidité périnatale en cas d anomalie létale était de 67%. Pour les autres pronostics et surtout le retard mental isolé et les pronostics incertains, le taux de survie à 6 mois était élevé (respectivement 73,9% et 77%). Enfin, plus le terme de discussion du cas était tardif et plus les nouveaux nés avaient d espérance de vie. 63,3% des enfants diagnostiqués au 3ème trimestre étaient vivants au dernier suivi. Conclusion : Notre étude a permis de comprendre quels facteurs entraient en ligne de compte dans la décision de poursuite de la grossesse et d étudier le devenir de ces enfants afin de pouvoir mieux accompagner, informer et soutenir les couples et les familles concernées.ROUEN-BU Médecine-Pharmacie (765402102) / SudocSudocFranceF

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