Caractéristiques et impact pronostique des différents types d immunodépression chez les patients admis en réanimation pour sepsis sévère ou choc septique
Introduction : les données actuelles sur les patients avec une immunodépression préalable et une infection grave sont limitées. Cette étude a pour objectifs de décrire ces patients lorsqu ils sont admis en réanimation pour sepsis sévère ou choc septique, les comparer aux immunocompétents et évaluer l impact pronostique du type d immunodépression. Matériel et Méthodes : étude observationnelle à partir d une base de données prospective en incluant tous les patients admis pour sepsis sévère ou choc septique de Janvier 1997 à Août 2011 dans 11 services de réanimation. Les patients immunodéprimés ont été classés en 6 profils d immunodépression. L analyse pronostique a utilisé un modèle à risque compétitifs (Fine et Gray), la sortie vivant avant J28 étant en compétition avec le décès. Résultats : 1981 patients ont été inclus parmi lesquels 607 (31%) sont immunodéprimés (cancer solide 27%, hémopathie maligne 46%, SIDA 11%, greffe d organes 9%, pathologie inflammatoire 13%, déficit primitif ou congénital 1%). Le taux de décès à J28 est de 31.3% chez l immunodéprimé (vs 28.8%). Après ajustement sur les autres facteurs pronostiques, l immunodépression est un facteur de risque indépendant de décès à J28 (sHR à 1.37 [1.12-1.67]). Analysée en classes, seuls le SIDA (sHR=1.9), l oncologie solide (sHR=1.8) ou en hématologie (sHR=1.4) non agranulocytaire et l agranulocytose (sHR=1.7) sont indépendamment associés au pronostic. Conclusion : l immunodépression est fréquente chez les patients présentant un sepsis sévère ou choc septique. L analyse de survie montre que certains profils d immunodépression, outre l agranulocytose déjà décrite, sont associés à une augmentation du risque de décès.Introduction: current data on patients with pre-existing immunosuppression and severe infection are limited. This study aims to describe these patients when admitted to ICU for severe sepsis or septic shock, to compare them with immunocompetent and to evaluate the prognostic impact of the type of immunosuppression. Materials and Methods: we conducted an observational study using a prospective multicenter database. All patients admitted for severe sepsis or septic shock from January 1997 to August 2011 in 11 French ICUs were included. Immunocompromised patients were classified into six profiles of immunosuppression. Prognostic analysis used a competitive risk model (Fine and Gray), in which ICU or hospital discharge being alive before D28 competed with death. Results: 1981 patients were included among whom 607 (31%) were immunocompromised (27% solid cancer, 46% hematological malignancy, 11% AIDS, 9% solid organ transplantation, 13% inflammatory disease, 1% primary or congenital deficiency). The death rate at D28 is 31.3% in immunocompromised (vs. 28.8%). After adjustment on other prognostic factors, immunosuppression (all causes) is an independent risk factor for death at D28 (sHR 1.37 [1.12-1.67]). When we analyzed immunosuppression in classes, only AIDS (sHR = 1.9), solid cancer (sHR = 1.8) or hematology (sHR = 1.4) without agranulocytosis and agranulocytosis (sHR = 1.7) are independently associated with prognosis. Conclusion: immunosuppression is common in patients with severe sepsis or septic shock. Survival analysis shows that some profiles of immunosuppression, in addition to agranulocytosis already described, are associated with an increased risk of death.GRENOBLE1-BU Médecine pharm. (385162101) / SudocSudocFranceF