Complications urologiques après greffe de reins issus de donneurs à critères étendus (anastomoses urétéro-vésicales versus anastomoses pyélo-urétérales)

Abstract

La pénurie de greffons pousse de plus en plus à réaliser des greffes de reins marginaux, issus de donneurs à critères étendus. L'utilisation de ce type de greffons entraîne une augmentation du nombre de complications urologiques post-opératoires à type de fistules et de sténoses principalement. Deux techniques différentes d'anastomose utilisées afin de rétablir la continuité urinaire sont comparées dans cette étude. Nous avons conduit une étude rétrospective, bi-centrique sur une période de 5 ans. 176 patients opérés aux Hospices Civils de Lyon ont bénéficié d'une anastomose urétéro-vésicale selon Lich-Gregoir (Groupe 1) et 167 patients opérés à l'hôpital Necker à Paris ont eu une anastomose pyélourétérale (Groupe 2). Les différentes complications urologiques (fistules, sténoses, lymphocèles, hématomes et reflux vésico-urétéraux) ainsi que leurs prises en charge ont été comparées. Nous avons ensuite recherché les facteurs de risque de complications dans ces deux populations en analyse univariée et réalisé une régression logistique à la recherche de facteurs pronostics indépendants. Les délais d'attente avant la greffe étaient plus longs dans le groupe 2 que dans le groupe 1 (51 et 33,84 mois) ainsi que le pourcentage de patients anuriques (52,9% contre 32,9%) (p<0,001). Le temps d'ischémie froide était plus court dans le groupe 1 (939,3 min en moyenne contre 1325,3 min pour le groupe 2) (p<0,001). Une sonde double J était mise en place dans 97,6% des cas pour le groupe 2 contre 84,2% pour le groupe 1 (p<0,001). On ne retrouvait pas de différence significative dans la survenue de fistules et des sténoses (complications majeures) entre les 2 groupes. Il existait plus de complications mineures (hématomes, lymphocèles et reflux vésico-urétéral) dans le groupe 1 (p=0,033). Il y avait une différence dans la prise en charge de ces complications, en particulier des sténoses (p=0,024) avec une approche significativement plus conservatrice dans le groupe 2. L'analyse multivariée retrouvait l'anurie, le sexe des receveurs et l'âge des donneurs comme facteurs de risque indépendants dans la survenue de complications et la sonde double J comme facteur protecteur. Cette étude ne permet pas de mettre en évidence la supériorité d'une technique d'anastomose urinaire par rapport à l'autre lors de greffes de reins issus de donneurs à critères étendus. Cependant, l'analyse des facteurs de risque permet de proposer un arbre décisionnel afin de guider la stratégie en particulier dans la des receveurs anuriquesLYON1-BU Santé (693882101) / SudocSudocFranceF

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    Last time updated on 14/06/2016