Prise en charge de la douleur induite par la vaccination chez le nourrisson (enquête quantitative auprès des médecins généralistes de l'Allier sur les moyens de prévention de la douleur vaccinale)

Abstract

La vaccination du nourrisson est un geste courant en médecine libérale. Celle-ci est responsable d'une douleur induite potentiellement à l'origine d'effets secondaires à plus ou moins long terme. Il s'agit d'une douleur prévisible qui peut donc être accessible à l'utilisation de moyens préventifs. L'objectif de cette thèse est donc d'étudier la prise en charge de la douleur lors du geste vaccinal chez le nourrisson, en questionnant les médecins généralistes sur leur pratique habituelle de la vaccination et leur utilisation des moyens de prévention. Un questionnaire anonyme adressé par voie postale à 317 médecins généralistes libéraux dans l'Allier, a permis de réaliser une étude quantitative descriptive. Le taux de réponse est de 66,8%. Les moyens médicamenteux en prévention de la douleur vaccinale ne sont pas jugés nécessaires par 37% des médecins de notre étude. Les obstacles à leur utilisation les plus fréquemment retrouvés sont une minimisation de cette douleur, l'inefficacité présumée des moyens médicamenteux, la crainte de leurs effets indésirables et le coût estimé trop élevé. Certains moyens de prévention sont rarement utilisés par les médecins de notre étude (allaitement, solutions sucrées), d'autres sont utilisés plus couramment (Distraction, EMLA®, Succion non nutritive). Le paracétamol reste utilisé souvent ou occasionnellement par 37% des médecins, malgré l'absence de preuve d'efficacité en prévention de la douleur vaccinale. Le quart supéro-externe de la fesse est le site d'injection estimé le moins douloureux par 35% des médecins. Par ailleurs, l'attitude parentale ainsi que le type de vaccin sont souvent estimé plus en lien avec la douleur que la technique vaccinale elle-même. Les parents ont un rôle important dans notre étude dans la prise en charge de la douleur vaccinale car ils influencent les médecins sur le choix d'utiliser ou non certains moyens préventifs. Notre étude retrouve une hétérogénéité des pratiques concernant les moyens de prévention de la douleur vaccinale. Bien qu'un certain nombre de moyens aient prouvé leur efficacité dans la prise en charge de la douleur, ils sont globalement sous utilisés, soit par septicisme de la part des médecins sur leur véritable efficacité ou utilité, soit par manque d'habitude. Certains aspects techniques de la réalisation du geste vaccinal ainsi que l'attitude des parents peuvent également influencer la douleur ressentie lors de la vaccination. Afin de faciliter la prise en charge de l'acte vaccinal, nous avons donc proposé un guide à destination des médecins sur les moyens de prévention de la douleur induite par la vaccination chez le nourrisson.CLERMONT FD-BCIU-Santé (631132104) / SudocSudocFranceF