Groupes sanguins rares et grossesse

Abstract

Une femme enceinte peut avoir un groupe sanguin rare dont la fréquence est inférieure à 4/1000.Se posent alors deux problèmes médicaux majeurs : le risque d incompatibilité materno-fœtale et la difficulté transfusionnelle pour la mère en cas d hémorragie de la délivrance. La future mère peut présenter dans son sang des anticorps anti-érythrocytes naturels correspondant à son groupe sanguin rare, ou acquis suite à une allo-immunisation. Suivant le type d anticorps et la quantité d anticorps contenus dans le sang maternel, une anémie hémolytique fœtale, de gravité variable peut se développer en cas d incompatibilité du groupe foetal avec celui de la mère. Le CNRHP (Centre National de Référence en Hémobiologie Périnatale) peut être contacté afin d évaluer au mieux le risque d hémolyse fœtale du fait de la présence d un anticorps anti-érythocytaire maternel particulier. Une surveillance stricte de la grossesse, grâce aux bilans sanguins maternels et aux échographies fœtales, est alors nécessaire. Les signes d anémie fœtale sont activement recherchés avec notamment la mesure de la vitesse du pic systolique lors du doppler de l artère cérébrale moyenne du fœtus (PSV-ACM). En cas d apparition de signes de mauvaise tolérance fœtale (une PSV-ACM supérieure à 1,5MoM pour le terme), un traitement par transfusion intra-utérine peut être envisagé. A la naissance, la prise en charge du nouveau-né est active avec le dépistage précoce d un ictère, reflet de l anémie hémolytique. Un ictère majeur pouvant être responsable de séquelles psycho-motrices, le nouveau-né est traité rapidement par photothérapie et surveillance régulière de la diminution de sa bilirubinémie. En cas d inefficacité de ce traitement, une exanguino-transfusion peut être effectuée. L autre problème majeur causé par la présence d un groupe sanguin rare est la difficulté transfusionnelle. Le CNRGS (Centre National pour les Groupes Sanguins) est contacté précocément pour évaluer la rareté du groupe sanguin considéré et les réserves en sang disponibles. L accouchement étant une période à risque hémorragique, l un des objectifs durant la grossesse va être d obtenir en ante-partum une hémoglobine supérieure à 12g/dl chez la mère grâce aux perfusions de fer et d érythropoïetine (EPO). Un programme de conservation de sang autologue est aussi mis en place afin de faciliter une transfusion éventuelle. La recherche de donneurs compatibles est entreprise auprès des banques de sangs rares française et étrangères. Enfin, la prise en charge active de l accouchement a pour but l économie maximale en pertes sanguines maternelles afin d éviter le risque d impasse transfusionnelle, dramatique pour la mère.PARIS6-Bibl.Pitié-Salpêtrie (751132101) / SudocSudocFranceF

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    Last time updated on 14/06/2016