Le relais des anticoagulants en ville dans le cadre d'un acte invasif ou de chirurgie programmée (enquête de pratique auprès de médecins généralistes)

Abstract

- Contexte : En 2011 en France, 1,7% de la population environ était traitée par anti-vitamines K (AVK). Les effets indésirables graves liés à cette famille médicamenteuse d anticoagulants représentent la principale cause de iatrogénie dans notre pays. Le relais des anticoagulants est une période délicate durant laquelle le risque hémorragique et le risque embolique sont tous deux majorés. La HAS a établi en 2008 des recommandations, permettant aux médecins de mieux encadrer la prescription des relais selon les différents types de situations cliniques qu ils peuvent rencontrer. - Objectif : Notre étude avait comme objectif principal d évaluer la gestion du traitement anticoagulant par les médecins généralistes. Elle nous a aussi permis de préciser la conformité ou non de cette gestion avec les recommandations de la HAS, lorsqu un acte invasif ou une chirurgie programmée étaient envisagés chez un patient sous AVK. - Matériels et méthodes : Nous avons réalisé une enquête descriptive transversale destinée aux médecins généralistes. Pour cela, un questionnaire anonyme regroupant des questions sur des situations cliniques et sur leurs connaissances théoriques concernant le relais leur a été proposé à l occasion du congrès de médecine générale de Nice. - Résultats : 88 des 200 questionnaires remis ont été complétés, soit un taux de participation de 44%. Globalement, 4.5% des médecins interrogés ont su gérer conformément aux recommandations les 6 questions relatives aux cas cliniques. En revanche, aucun médecin n a répondu de façon adaptée aux questions théoriques. Ces résultats étaient meilleurs pour l analyse des 3 sous populations de patients proposées (AC/FA, MTEV, PVM). Nous avons noté également que les médecins généralistes effectuent trop de relais par héparine à mauvais escient et que la gestion du relais en lui-même est source de nombreuses erreurs. Enfin, distinguer les patients à haut risque et ceux à faible risque thromboembolique semble poser des difficultés aux praticiens en médecine générale. - Conclusion : Un nombre limité de médecins généralistes gèrent le relais des anticoagulants conformément aux recommandations éditées en 2008 par la HAS. Plusieurs hypothèses pourraient expliquer cette situation : la méconnaissance des recommandations en raison de défaut de diffusion de celles-ci ou par manque de sensibilisation des médecins à ce sujet ; la surestimation du risque thromboembolique et la sous-estimation du risque hémorragique lors du relais par les praticiens ; l influence des spécialistes. L adhésion des médecins généralistes aux recommandations doit être améliorée afin de prévenir, tant que possible, les complications de la gestion des AVK en cas de geste invasif ou de chirurgie programmée.PARIS13-BU Serge Lebovici (930082101) / SudocSudocFranceF

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    Last time updated on 14/06/2016