unknown

Le risque d ostéoporose au cours des gammapathies monoclonales de signification indéterminée (étude prospective portant sur 201 patients)

Abstract

Introduction : Les gammapathies monoclonales de signification indéterminée (MGUS) sont définies par une absence d'atteinte osseuse. Néanmoins, plusieurs études rétrospectives tendent à montrer une augmentation du risque d'ostéoporose fracturaire ou densitométrique dans cette population. L objectif de notre étude était de décrire le statut osseux des patients porteurs d une MGUS et d en déterminer les facteurs associés Patients et Méthodes : au cours d'une étude prospective réalisée entre 2008 et 2013, les patients porteurs d une gammapathie monoclonale de découverte fortuite sans antécédent fracturaire ou ostéoporotique connu ont tous bénéficiés des examens suivants : recueil des facteurs de risque d'ostéoporose, radiographies du rachis thoraco-lombaire, dosage des paramètres phosphocalciques et hématologiques, densitométrie osseuse par absorbtiométrie biphotonique à rayons X sur le site lombaire, col fémoral et extrémité supérieure du fémur, typage de la MGUS, prélèvement médullaire si le contingent monoclonal le justifiait. Ceux chez qui les résultats concluaient au diagnostic de maladie de waldenström asymptomatique ou symptomatique ou de myélome multiple asymptomatique ou symptomatique ont été exclus. Résultats : 201 patients porteurs d une MGUS ont été analysés : âge moyen 66,63 +- 12,49 ans; 48,3% de femmes, 104 IgG (51,7%), 67 IgM (33,3%), 21 IgA (10,4%), 9 double isotype (4,5%). 127 patients (63,2%) avaient une chaîne légère kappa, 63 (31,3%) une chaîne légère lambda et 9 (4,5%) un double contingent de chaînes légères. Le pic monoclonal moyen était de 5,98 g/l et la plasmocytose moyenne de 3,3%. 59 (29,4%) patients étaient ostéoporotiques (fracture vertébrale et/ou T-Score <= -2.5 DS), dont 37 (18,4%) présentaient une ou plusieurs fractures vertébrales thoraco-lombaires ostéoporotiques. Les patients fracturés étaient significativement plus âgés, avaient une densitométrie significativement plus basse aux 3 sites et étaient plus fréquemment d'isotype de chaîne légère lambda. Le risque relatif de fracture vertébrale chez les MGUS avec isotype lambda comparé à l isotype kappa était de 2,5 (IC 95 % 1,21-5,24). En analyse multivariée en tenant compte de l âge, du sexe et de la densité osseuse, le risque de fracture associé à la chaîne lambda restait significatif (p<0,01). Discussion : nous ne retrouvons pas dans cette étude de lien entre l isotype de la chaine lourde et le risque de fracture vertébrale mais une augmentation du risque associée à la présence de la chaîne légère lambda. Ce lien n a jamais été décrit dans la littérature et le mécanisme physiopathologique est inconnu. Ce résultat nécessite d être confirmé sur une plus large cohorte. Conclusion : dans cette cohorte de patients porteurs d une MGUS, nous décrivons pour la première fois une augmentation du risque de fracture vertébrale ostéoporotique associée à la chaîne légère lambda.Introduction: Monoclonal gammopathy of undetermined significance (MGUS) is defined by the absence of bone involvement. However, several retrospective studies suggest an increased risk of fracture or BMD osteoporosis in this population. The aim of our study was to describe the bone status of MGUS patients and to determine the associated factors with osteoporosis in MGUS. Patients and Methods: In a prospective study between 2008 and 2013, the holders of a monoclonal gammopathy of fortuitous discovery, without a history of fracture or osteoporosis, benefited all of the following tests: a collection of risk factors for osteoporosis, radiographs of the thoracolumbar spine, dosage of calcium, phosphate and haematological parameters, bone densitometry by dual-energy X-ray on lumbar site, femoral neck and total hip, typing MGUS, marrow sampling if warranted by the monoclonal quota. Patients diagnosed with smoldering or symptomatic Waldenstrom or smoldering or symptomatic multiple myeloma were excluded. Results: 201 holders of MGUS patients were analyzed: mean age 66.63 +- 12.49 years, 48.3 % women, 104 IgG (51.7% ), 67 IgM ( 33.3% ), 21 IgA (10.4%), 9 dual heavy chain isotype (4.5%). 127 patients had a kappa light chain (63.2 %), 63 had a lambda light chain (31.3%), 9 dual light chain isotype (4.5%). The average monoclonal peak was 5.98 g/l and the average plasma cells was 3.3%. 59 (29.4 %) patients had osteoporosis (vertebral fracture and/or T- score <= -2.5 SD), 37 (18.4%) had one or more osteoporotic vertebral fracture. Fractured patients were significantly older, had a significantly lower densitometry on the three sites and were more frequently lambda light chain isotype. The relative risk of vertebral fracture in MGUS with isotype lambda compared to isotype kappa was 2.52 (95% CI 1.21 to 5.24). In multivariate analysis taking into account age, sex, and bone density, the risk of fracture associated with the lambda light chain remained significant (p <0.01). Discussion : We did not find in this study link between heavy chain isotype and vertebral fracture risk but an increased risk associated with the presence of the lambda light chain isotype. This link has never been described in the literature and the pathophysiologic mechanism is unknown. This result needs to be confirmed on a larger cohort. Conclusion : In this cohort of MGUS patients, we described for the first time an increased risk of osteoporotic vertebral fracture associated with lambda light chain.ANGERS-BU Médecine-Pharmacie (490072105) / SudocSudocFranceF

    Similar works