research

Transitions démographiques et familiales : des théories de la modernisation aux modèles de crise

Abstract

Après avoir présenté les principales théories de la transition démographique et de la transition de la famille, l'article analyse différents modèles et hypothèses élaborés pour rendre compte des effets de la crise économique sur les changements démographiques et familiaux. L'appartenance des théories élaborées dans le milieu du XXème siècle, comme des critiques qui leur furent adressées durant les décennies 1970 et 1980, au courant de la "modernisation" est développée. Ce courant met en avant l'influence décisive du développement économique sur la transformation linéaire des modèles démographiques et familiaux, dans le sens d'une famille restreinte à faible fécondité. Aujourd'hui, on assiste à une relecture des théories selon un angle d'approche inédit : celui de l'impact des crises sur les régimes démographiques et les systèmes familiaux des pays qui les subissent. Dans ce cadre, de nouvelles hypothèses sont formulées en insistant sur l'impact de la crise et de la pauvreté sur la baisse de la fécondité et sur la transformation des structures familiales, dans le sens d'une nucléarisation ou d'une différenciation. La mise en perspective de ces hypothèses sur la limitation des naissances, l'émiettement du tissu démographique ou le renforcement de certaines solidarités permet de montrer la nécessité d'un déplacement des débats théoriques, antérieurement focalisés sur les oppositions "régime démographique ancien-transition démographique" et "famille étendue-famille nucléaire", vers des appréhensions de configurations démographiques et sociales plus complexes où peuvent coexister différents modèles de réduction de la fécondité et de transformations familiales

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