Le travail a porté sur une étude multidate des formes d'érosion des sols (1963-1993) dans un bassin versant du RIF occidental (Telata, Maroc) moyennant des photographies aériennes (1963 et 1986), une image satellitaire SPOT (1993) et une prospection très dense et récente du terrain (1993). Le système d'information géographique (SIG) avec le traitement numérique d'images ont été utilisés dans le but de mieux cerner les paramètres qui conditionnent l'évolution et la variabilité spatiale des formes d'érosion. Il a permis la superposition des cartes de pentes (inclinaison et orientation), de la lithologie, des sols et de l'occupation des terres avec celle des formes d'érosion. L'étude a fait le point sur l'état actuel de dégradation des terres dans le bassin versant (18 000 ha) et a produit une carte d'érodabilité des sols, montrant que presque 60% de la superficie du bassin versant est fortement érodable. Ceci explique la dégradation spécifique très élevée mesurée au niveau du barrage (3900 T/Km2.an). L'étude a permis d'évaluer et de localiser des changements très appréciables des formes d'érosion. A titre d'exemple le ravinement et les bad-lands ont augmenté de 2,4% de la superficie totale du bassin alors que la solifluxion a quadruplé de superficie en 30 ans. Les résultats de ce travail ont été utilisés pour valider un modèle spatialisé d'estimation des pertes en sol basé sur l'équation universelle révisée de perte en sols (Rusle). Enfin, l'étude souligne le besoin d'unification au niveau régional et de codification de la légende des cartes de formes d'érosion. (Résumé d'auteur