Distribution géographique, structures et fonctionnements actuels des plantes tropicales sont les résultats d'adaptations du passé face aux contraintes du milieu. Provoquées au cours des temps géologiques elles ont été influencées par les variations climatiques anciennes. Ces dernières décennies l'intensification de la pression anthropique sur les arbres de valeur est devenue l'agent prépondérant de la transformation des forêts tropicales. L'excès d'ouvertures de la voûte entraîne une hausse des températures ambiantes et un assèchement. Face aux conditions nouvelles, les adaptations du passé peuvent ne plus convenir. Pour enrayer les processus destructeurs il est parfois possible de modifier les comportements actuels de plantes. Cela implique que soient définis puis utilisés, leur plasticité biologique et les facteurs qui la contrôlent. Les adaptations naturelles du passé ont conduit aux formes variées de la diversité biologique actuelle. Les inductions expérimentales du présent concernent des transformations des espèces existantes. Elles peuvent aussi consister en une utilisation rationnelle d'espèces particulièrement plastiques hors de leur milieu d'origine. Utilisation des forêts, modifications des comportements biologiques et transplantations d'espèces résistantes vers des milieux fragilisés inclinent la phytogéographie tropicale vers l'analyse et la construction de "paysages anthropisés". Des exemples sont pris dans la famille des Diptérocarpacées, au niveau des organes reproducteurs pour illustrer les tendances qui ont conduit à la diversité biologique actuelle, les états actuels de la plasticité biologique, ses limites, ses modifications éventuelles, et son rôle dans le "paysage" phytogéographique tropical. Sont ainsi examinés les résistances du matériel régénératif (graines et jeunes plantules) à la température et à la dessiccation, la programmation naturelle du comportement des graines, les essais de modifications par induction expérimentale. (Résumé d'auteur