Etablir la qualité des preuves pour les situations de décision complexes et controversées

Abstract

L’expertise en matière de risques environnementaux complexes comme le changement climatique, la perte de la biodiversité ou les plantes génétiquement modifiées est souvent contestée (Funtowicz et Ravetz, 1990 ; Funtowicz, 2006). Des décisions doivent être prises avant que des preuves irréfutables ne soient disponibles, sachant que les potentiels impacts de mauvaises décisions peuvent être énormes. En l’absence de preuves concluantes, il n’est pas possible d’apporter de réponses à certaines questions. Ainsi, quel est le degré exact de probabilité de changements climatiques brusques induits par l’homme, comme une élévation non linéaire du niveau des mers ? Quel est le degré nécessaire d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, pour éviter une perturbation anthropique dangereuse du système climatique ? Quel sera l’impact des activités humaines sur la biodiversité ? Les agences gouvernementales et intergouvernementales qui informent le public de ces risques reconnaissent de plus en plus que les incertitudes et les désaccords doivent être traités de façon transparente et efficace. Le problème de l’incertitude dans le domaine de l’expertise peut être abordé de différentes manières. D’un côté, il existe des méthodes formelles d’analyse de la sensibilité et de l’incertitude, ainsi que des méthodes (par exemple, bayésiennes) permettant des inférences à partir d’éléments de preuves incertains. D’un autre côté, on admet de plus en plus que les incertitudes ne peuvent pas toutes être quantifiées ou traitées de façon formelle ; des approches complémentaires, réflexives, ont été élaborées pour étudier la qualité des preuves

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