In this paper I wish to comment on the way we conceive of sexual life today, in connection with Michel Foucault’s characterization of “Sex” as something that is part of a “device for sexuality”. The paper is divided into three parts. In the first part, I attempt to analyze and criticize some major components of our conceptions of sex, namely (a) our belief that sex is a private matter, (b) the view that erotism succeeds to be a philosophical clue to the Subject-Object predicament (G. Bataille), and (c) the thesis that a new civilization based on Eros might be born (H. Marcuse). In the second part, I focus on Foucault’s position, which has been widely misunderstood. Foucault’s general argument was that the mechanics of power in our contemporary societies required a well organized device for sexual practice, theory, medical care and so on, since power required close control over the private life of individuals and the disciplinary training of bodies. He opposed the (c) thesis, which he called the “repressive hypothesis”. He also opposed the (b) view, substituting a “genealogy of the man of desire” for Bataille’s conception of erotism. Finally he opposed the (a) belief, by bringing in debate the spectacular counter-example of Ancient Greek and Latin conceptions of sexuality, to the understanding of which he devoted the last years of his life. The third part of this paper then develops Foucault’s basic assumption that in our present time, to resist power will be possible only if we become able to constitute ourselves as individuals in a new way. I argue that the enigma of sex in our lives essentially exhibits our political, philosophical and ethical weakness. With respect to politics we are deprived of the “power to act”, since every confrontation between individuals and the City has become delu- sive, thus making the art of Greek tragedy barely impossible. With respect to philosophy, we meet the major challenge of a new characterization of the Subject. With respect to ethics, we face the reality of violence everywhere. Our “private tragedies” demonstrate that we recoil into private life mainly because we feel that we have lost the world.L’objet de l’article est d’analyser notre conception contemporaine de la sexualité, en liaison avec la caractérisation qu’en proposait Foucault et qui fait du “Sexe” l’élément central d’un “dispositif de sexualité”. Dans la première partie de l’article, je propose d’abord une description critique de certaines des composantes principales de notre conception de la sexualité, qui sont (a) la conviction que le sexe est une affaire privée; (b) l’idée que l’érotisme pourrait être une solution philosophique providentielle à l’opposition du Sujet et de l’Objet (G. Bataille); et (c) la thèse qu’une civilisation nonrépressive est possible (H. Marcuse). Dans la seconde partie je commente les positions de Foucault, qui ont été souvent mal comprises. La thèse générale de Foucault était que les mécanismes du pouvoir, dans les sociétés contemporaines, exigent un contrôle étroit de la vie privée des individus et par là même la mise en oeuvre d’un “dispositif” bien organisé susceptible de régir la pratique sexuelle, de même que sa théorisation et sa médicalisation. Foucault s’opposait à la thèse (c), qu’il appelait “l’hypothèse répressive”. Il s’opposait également à (b), en proposant à la place de l’érotisme de Bataille une “généalogie de l’homme de désir”. Enfin, il s’opposait à la conviction (a) en arguant du spectaculaire contre-exemple des conceptions gréco-latines de la sexualité dans l’Antiquité, auxquelles il avait consacré les dernières années de sa vie. La troisième partie de l’article développe à partir de là la présupposition fondamentale de Foucault selon laquelle la résistance au pouvoir n’est possible à notre époque que si nous parvenons à nous constituir nousmêmes en tant qu’individus d’une manière nouvelle. En accord avec cette présupposition, je propose de dire que l’énigme du sexe dans nos vies exhibe avant tout notre faiblesse politique, philosophique et éthique. En politique nous sommes privés de la “puissance d’agir” parce que toute confrontation effective entre l’individu et la Cité est devenue illusoire, ce qui scelle l’im- possibilité de la tragédie grecque. En philosophie nous rencontrons le défi majeur de savoir comment définir aujourd’hui le concept de Sujet. Du point de vue éthique, nous avons affaire partout à la réalité de la violence. Nos “tragédies privées” démontrent que nous ne nous réfugions dans la vie privée que parce que nous avons le sentiment d’avoir perdu le monde