Au-delà du goût pour les paradoxes, l’interrogation sur le caractère a-politique de la
politique de défense prend tout son sens et sa pertinence, si l’on s’attache à la sphère de la
politique électorale entendue comme compétition et lutte pour le pouvoir. Dans le cas
français, en effet, la politique de défense en France est marquée par le consensus
remarquable qui prévaut concernant sa conduite et ses grandes orientations depuis une
trentaine d’années, notamment depuis le ralliement de la gauche à la politique de dissuasion
à la fin des années 1970 et particulièrement depuis l’alternance de 1981. Pas un discours
officiel, qui ne comporte sa révérence à l’égard du consensus sur la défense, qui n’évoque la
nécessité de préserver ou de refonder (...)