La révision, en juin 2003, des quarante recommandations du Groupe d’action financière sur le blanchiment des capitaux (GAFI), c’est-à-dire des normes internationales qui encadrent la lutte contre « l’argent sale », fournit l’occasion d’analyser la transformation de cet enjeu depuis le 11 septembre 2001. C’est en effet en réaction à cette tragédie que la volonté d’élaborer des mesures destinées à lutter contre le « financement du terrorisme », tant au niveau national qu’international, s’est nettement renforcée. Désormais vitale, la gestion de cette préoccupation s’est inspirée des acquis de la lutte anti-blanchiment et a conduit à rapprocher, d’un point de vue normatif et institutionnel, ces deux formes d’« argent sale ». On voudrait ici tenter d’apprécier la pertinence et les effets de ce rapprochement logique, en présentant les interrogations qu’expriment ceux qui conçoivent et appliquent ces politiques (...)