Déchets de construction, matières à conception : analyse des stocks et flux de matières dans le cadre des opérations de rénovation énergétique en Région de Bruxelles-Capitale

Abstract

La thèse veut répondre à une problématique d’actualité et définie comme ligne d’action par l’Union Européenne à savoir, promouvoir une gestion efficiente de nos ressources par l’économie et la préservation de ces dernières ainsi que par la réduction de la production de déchets et leur valorisation. De plus, au regard du contexte énergétique actuel, la rénovation du parc immobilier ancien et énergivore apparait comme essentielle. Outre le gain énergétique réalisé durant l’occupation du bâtiment, le processus de rénovation signifie également une consommation de matières premières et une génération de déchets importantes dont les impacts ne sont pas suffisamment considérés. À cet effet, nous soutenons que le déchet constitue actuellement un potentiel sous-estimé et sous-exploité de ressources locales pouvant répondre aux enjeux précités. En effet, bien que la question énergétique soit aujourd’hui bien intégrée par les concepteurs, nous observons que la problématique déchets/ressources est peu voire pas du tout prise en compte par les acteurs du secteur. Au regard du contexte énoncé, et s’inspirant de principes théoriques développés par l’Écologie Industrielle, le Cradle to Cradle et le 4Dimensional Design, l’hypothèse formulée par cette recherche est de considérer le bâti comme un gisement de matières susceptibles de représenter des ressources locales à moyen ou long terme. Dans ce cadre, la thèse propose de répondre à diverses questions: • Le déchet, ou matière en fin de vie, peut-il constituer une ressource? • Que sommes-nous en train de mettre en œuvre qui pourrait constituer, à terme, des déchets en puissance ou des ressources potentielles? Et, dès lors, quels impacts la rénovation énergétique du parc immobilier engendrera-t-elle sur les stocks et les flux de matières? Parallèlement, quel impact environnemental aura l’amélioration thermique des parois ? • Enfin, les stocks identifiés sont-ils valorisables et, est-il possible d’identifier leur degré de «valorisabilité» pour tendre vers une valorisation optimale et une gestion intégrée de nos ressources matérielles locales ? Pour y répondre, la recherche propose d’analyser certaines interventions de rénovation énergétique définies comme « durables » par la Région de Bruxelles-Capitale. Dans un premier temps, la thèse étudie les tendances d’intervention de la rénovation durable. Dans un second temps, elle s’attaque à l’identification et la quantification des stocks et flux de matières engendrés par la rénovation, dénommées aussi « bilan matière », dans le but d’identifier l’impact de l’opération sur ces stocks et flux matériels. Enfin, la thèse propose de développer une méthode d’évaluation du potentiel de matières valorisables que constituent les stocks et flux identifiés, appelée aussi « valorisabilité » ou « potentiel matière ». Cette évaluation, d’ordre qualitatif, est considérée de façon complémentaire à l’analyse de l’impact environnemental de la rénovation et ce, dans une démarche prospective et plus globale. La recherche se penche également sur les freins et opportunités rencontrés lorsqu’une meilleure valorisation des déchets est visée. La thèse propose donc d’enrichir notre approche actuelle, principalement tournée vers la performance énergétique, par l’introduction d’une réflexion prospective et d’un nouveau point de vue quant à la matière en fin de vie et sa valeur comme ressource potentielle.(BAUR - Art de bâtir et urbanisme) -- UCL, 201

    Similar works