Les méthodes classiques de production industrielle engendrent une pression importante sur les gisements de ressources naturelles et génèrent des contraintes liées à la gestion des produits en fin de vie. Les chaines logistiques inverses fermées sont reconnues comme étant des méthodes de production alternatives plus éco-efficientes, présentant d’importants bénéfices économiques et environnementaux à l’échelle du cycle de vie du produit. Ceci est accompli notamment via une réduction importante des coûts de production, des besoins en ressources nouvelles et en énergies, ainsi que de la proportion d’éléments en fin de vie destinée à l’enfouissement.
Les hélicoptères légers non pressurisés, de par leur conception modulaire et la dynamique particulière de leur opération, ont démontré une grande capacité à être partiellement ou totalement remis à neuf et mis à niveau. Ceci permet notamment d’étendre leur durée de vie, d’augmenter leurs performances et de moderniser leurs équipements, souvent pour une fraction du coût d’un nouvel appareil. Cependant, il existe peu d’information de nature environnementale permettant de conclure sur l’éco-efficience générale de ces processus.
L’étude a conduit à la mise en place d’une méthode de caractérisation systémique des processus rencontrés au cours de la vie utile d’un appareil. L’agencement subséquent de ces processus au cours du temps permet ensuite la construction de cycles d’exploitation, représentatifs de la vie utile d’un hélicoptère. La comparaison de leur éco-efficience respective est ensuite effectuée, selon divers critères liés aux designs des appareils et à leur type d’utilisation. Une étude de cas, basée sur un modèle d’affaire industriel de mise à niveau d’hélicoptère actuellement en opération, illustre finalement l’application de la méthode développée. Celle-ci se veut être un premier niveau d’évaluation du potentiel économique, technique et environnemental de la remise à neuf et de la mise à niveau d’un hélicoptère, en tant que voie de production alternative.
L’étude a montré qu’en comparaison avec le remplacement d’un hélicoptère par un neuf, sa mise à niveau est généralement une décision plus éco-efficiente. Des réductions importantes ont été observées pour la plupart des profils étudiés, soit jusqu’à 51 % de réduction pour les coûts d’acquisition de l’appareil, à hauteur de 77,5 % en termes de matières résiduelles destinées à l’enfouissement et jusqu’à 54 % de réduction de la consommation énergétique. La méthode développée se présente comme un outil d’évaluation à destination des constructeurs et opérateurs d’appareils. Celle-ci permet notamment de reprendre les considérations liées à l’écoconception orientée fin de vie, dans le but de mieux comprendre l’adaptabilité d’un design d’appareil donné à satisfaire aux exigences d’une logistique inverse optimisée