L'homogénéisation numérique des microstructures aléatoires requiert la résolution du problème du
correcteur sur un grand nombre de réalisations. L'effort de calcul numérique est plus marqué lorsque
la géométrie des microstructures est complexe et le contraste mécanique entre phases est considérable
(typiquement > 100). Dans les deux cas, la finesse de la grille de discrétisation implique un coût de calcul
très important.
Récemment, Bignonnet et coll. [1] ont proposé une technique de filtrage permettant d'introduire
des microstructures équivalentes (appelées mésostructures). Une des caractéristiques essentielles de cette
approche est que les propriétés macroscopiques de la mésostructure coïncident avec celles de la microstructure
sous-jacente; le filtrage réduit par ailleurs les fluctuations locales de raideur (voir Fig. 1).
Par conséquent, une grille plus grossière peut être utilisée dans la résolution du problème du correcteur.
En faisant varier la taille caractéristique H du filtre, on obtient un continuum de représentations pour le
tenseur d'élasticité, de l'échelle microscopique jusqu'à l'échelle macroscopique.
On s'intéresse dans ce travail à la calibration et la validation d'un modèle prior [5] pour représenter
la raideur mésoscopique obtenue par la technique de filtrage de Bignonnet et coll. [1]. Dans la première
partie, nous décrivons la génération et l'analyse statistique des raideurs mésoscopiques d'un modèle de
microstructure de type matrice-inclusions (sphériques). Ensuite, dans la deuxième partie nous introduisons
un modèle prior basé sur le principe du maximum d'entropie. Nous montrons que le modèle peut
être calibré soit par les estimateurs statistiques, soit par la méthode du maximum de vraisemblance dans
la troisième partie. En fin, nous décrivons la validation du modèle prior et des méthodes d'identification
mise en œuvre en comparant certains grandeurs d'intérêt mésoscopiques et macroscopiques