De nombreuses pathologies affectent les mollusques, dont les huîtres perlières. Celles-ci peuvent être sensibles à des maladies, ce qui peut entraîner parfois de fortes mortalités au sein d’une population. La présence de certains agents pathogènes dans la région Asie-Pacifique ainsi que les fortes mortalités dans les années 1985 sur le cheptel de Pinctada margaritifera en Polynésie française, permet de se rendre compte de la vulnérabilité de la filière perlicole.
De part l’importance socio-économique de la perliculture en Polynésie française, le Service de la Perliculture, en collaboration avec l’Ifremer de Tahiti, a mis en place en 2003 un réseau de surveillance épidémiologique des pathologies de l’huître perlière P. margaritifera (REPANUI). Après cinq années de fonctionnement, le réseau a permis de déterminer les organismes présents sur le territoire. Un bilan des résultats obtenus par le REPANUI est proposé afin d’évaluer la situation épidémiologique actuelle. Une validation du fonctionnement du réseau est également proposé (CES d’épidémiologie de l’Ecole Vétérinaire de Maison Alfort) avant le transfert de l’animation et de la gestion opérationnelle de REPANUI le 26 mai 2008.
Le réseau a permis d’effectuer 2797 analyses d’huître perlières et 493 analyses d’autres mollusques sauvages. Les analyses histologiques effectuées dans le cadre du REPANUI ont permis de déterminer les agents pathogènes présents sur le Territoire de Polynésie française : grégarines, rickettsie-like, kyste de Tylocephalum. Des tendances ont été dégagées parmi les agents pathogènes présents :
- les parasites de type grégarines sont présents avec une fréquence de détection élevée de l’ordre de 70 à 90 %;
- les rickettsie-likes présentent une fréquence de détection de l’ordre de 5 à 10 % ;
- les kystes de Tylocephalum correspondent à une fréquence de détection de l’ordre de 5 à 10 %.
Depuis la mise en place de ce réseau, aucun agent infectieux à déclaration obligatoire de la liste de l’organisation mondiale de la santé animale (OIE) n’a pus être mis en évidence. Ceci confirme le statut indemne de la Polynésie française par rapport aux pathologies des huîtres perlières. Seule une déclaration de mortalité, démentie ensuite, a été enregistrée au Service de la Perliculture en 2008. Ces résultats seront à confirmer dans les années à venir