Universidad Católica Argentina. Facultad de Filosía y Letras
Abstract
Abstract: Ma communication sera consacrée à la lecture de l’œuvre de Jean Nabert,
pratiquée par celui qui s’est décliné loyalement, fréquemment et modestement
comme l’un de ses fervents disciples : Paul Ricœur. Permettez‐moi en préalable
de mentionner cette anecdote. Au printemps de l’année 2004, j’avais adressé à
ce dernier une demande qu’il accepte d’être fait « Docteur Honoris causa » de
l’Institut catholique de Paris, demande qu’il honora de sa réponse rapidement
positive. Le hasard et/ou la providence ont voulu que la cérémonie académique
ait lieu jour pour jour 44 ans après le décès de Nabert, soit le 13 octobre 2004.
Ayant fondé avec Paul Ricœur en 2001 le « Fonds Jean‐Nabert », je ne peux que
relever avec émotion ces circonstances où la chronologie rend hommage aux
fidélités profondes, en l’occurrence celle de Ricoeur qui ne dissimula jamais sa
dette à l’égard du véritable génie que fut Nabert.
Je n’ai évidemment guère ici l’intention ‐ l’aurais‐je d’ailleurs que le
temps ne me permettrait guère de lui donner consistance ‐ de ressaisir
l’ensemble du mouvement d’appropriation par Ricœur de l’œuvre nabertienne.
Partons de ce qui se présente inévitablement au traitement de la question : la
pensée de Nabert n’occupe pas seulement une place spéciale dans le panthéon
propre des références de Ricœur, elle fût continûment un guide dans sa lecture
critique de la phénoménologie transcendantale et dans l’élaboration de sa
propre phénoménologie herméneutique. On connaît la phrase emblématique
formée pour l’ouvrage américain « Philosophy in France Today » (1983),
largement reproduite et commentée depuis : « J’aimerais caractériser la
tradition philosophique dont je me réclame par trois traits : elle est dans la ligne
d’une philosophie réflexive ; elle demeure dans la mouvance de la
phénoménologie husserlienne ; elle veut être une variante herméneutique de cette
phénoménologie »