International audienceLa métaphore sarrazacienne du « carrefour naturalo-symboliste » est particulièrement pertinente lorsqu'on considère, bien avant les circulations de répertoire entre le Théâtre Libre et le Théâtre de l'OEuvre, les positions des figures tutélaires des théâtres naturalistes et symbolistes que sont Emile Zola et Stéphane Mallarmé, notamment en matière de théorie du drame. Leurs réflexions critiques ont trouvé leurs origines dans des prémisses intellectuelles quasi opposées, et ont induit des rénovations théâtrales que l'on peut aisément confronter, terme à terme, de manière presque binaire. Mais comme les travaux de Jean-Pierre Sarrazac l'ont bien montré, cette séduisante symétrie est trop systématique pour ne pas être artificielle, et les réelles divergences thématiques et formelles sont en partie réversibles lorsqu'on les pense ensemble et non successivement, de manière complémentaire et non séparément. Là où les deux routes critiques tracées par les deux écrivains se rencontrent, au delà des «connivences de socialité et de solidarité littéraire à l'intérieur du champ conflictuel de la république des lettres », à l'exacte intersection du carrefour naturalo-symboliste donc, leurs écrits peuvent ainsi résonner pour qui les regarde à la lumière de la poétique du drame moderne et contemporain