International audienceLe stockage de surface des déchets solides non ra-dioactifs (déchets ménagers et déchets industriels banals en centres de stockage de classe 2, déchets industriels spéciaux en centres de stockage de classe 1) suit une réglementation stricte, même s'il vient d'être décidé de surseoir à la loi française de juillet 1992 – loi qui limitait le stockage aux déchets ulti-mes à partir du 1 er juillet 2002. Les caractéristiques physico-chimiques des déchets stockables ainsi que les caractéristiques des barrières de confinement sé-parant le déchet du milieu extérieur sont fixées ré-glementairement. En revanche, le comportement du-rable des centres de stockage modernes nécessite des recherches pluridisciplinaires, notamment dans le domaine géotechnique. Dans l'exposé ci-dessous, un aperçu des recherches entreprises au Lirigm (uni-quement celles à caractères expérimentales) avec le soutien de l'Ademe, de deux grands industriels ges-tionnaires de ces centres (à savoir Suez-Sita et Onyx-Creed) ainsi qu'un bureau d'étude (EEG-Simecsol) est présenté. Il est important de noter que les résul-tats de ces recherches pourront, dans un deuxième temps, être appliquées aux anciennes décharges non contrôlées et autres « points noirs » – on en compte aujourd'hui plus de 8000 en France – qui constituent à long terme un véritable péril pour l'environnement. Une collaboration avec les pays du Maghreb est aussi étudiée, pour y appliquer le savoir faire acquis, et aussi pour y initier des recherches sur ce thème (ENIT, Tunisie). Un centre de stockage de déchets (CSD) est généra-lement constitué d'un tumulus de déchets ceinturé par une barrière de confinement. Le déchet est un matériau macro-hétérogène, souvent très compressi-ble et évolutif dans le cas de matériaux biodégrada-bles. L'identification physique de ces matériaux, préalable à toute étude géomécanique dans le cas des sols, se révèle particulièrement délicate (Thomas, 2000) : éléments particulaires de masse volumique et teneur en eau « constitutive » variables suivant leurs composants, porosité efficace du milieu difficile-ment accessible, etc. Le comportement hydro-mécanique du déchet se révèle donc d'approche beaucoup plus difficile que pour les sols. La per-méabilité en non-saturé conditionne la circulation mixte des lixiviats et des biogaz, donnée importante dans une problématique de bio-réacteur (avec recir-culation des lixiviats). La compressibilité du déchet conditionne les tassements globaux et induit des dé-formations de la barrière de confinement nuisibles à son fonctionnement durable. De plus, la structure composite (sols -géosynthéti-ques) des barrières de confinement induit des pro-blèmes mécaniques spécifiques, en particulier aux interfaces entre déchets, nappes de fond et nappes de couverture de casier