The perceptual qualities of concrete : a change in paradigm

Abstract

La recherche porte sur la perception de qualité des artefacts en béton, et ce depuis la perspective disciplinaire du design industriel. Afin de documenter et examiner les applications et perceptions contemporaines de ce matériau, nous nous attardons à l’évolution des technologies du béton en termes de recettes, techniques de mise en forme, usages, ainsi que ses différentes appréciations. Une revue de littérature a permis de formuler la problématique et d’organiser les données recueillies afin de répondre à nos questions de recherche. Ainsi, nous avons identifié certains événements marquants ayant provoqué des développements importants dans l’évolution du béton. De plus, nous avons regroupé plusieurs témoignages illustrant différentes perceptions du matériau dans des contextes d’usages variés. Les résultats de la recherche ont été interprétés en mettant de l’avant une méthodologie qualitative de recherche. Nous avons également étudié une sélection d’artéfacts en béton à travers des observations empiriques non participatives ainsi que deux cas sélectionnés. Cependant, ce type de recherche à la première personne est influencé par l’auteure, ses expériences vécues, son bagage culturel ainsi que son regard disciplinaire. Ainsi, il était important de valider ces observations teintées par l’appréciation de l’auteure, et ce en triangulant les données avec celles regroupées de documents historiques, scientifiques, techniques et médiatiques. Plusieurs méthodes et outils analytiques ont été mobilisés afin d’organiser les résultats de la recherche. Des cartes chronologiques nous ont permis d’isoler et d’illustrer les étapes déterminantes ayant affecté l’histoire du béton (i.e. la découverte du ciment Portland, etc.). À des catégorisations, nous avons pu classer et comparer certaines données plus spécifiques aux recettes et applications du matériau (i.e. les bétons primitifs – modernes, les bétons structuraux – non-structuraux, etc.). Des cartographiques sémantiques nous ont permis d’interpréter les témoignages compilés des différentes perceptions du béton et ce en se basant sur une échelle sémantique bipolaire (i.e. le béton est laid – beau, le béton est froid – chaud, etc.). Enfin, nous nous sommes basés sur le cadre d’expériences de produits et matériaux (product and material experiences framework) proposé par Desmet et Hekkert (2007) afin d’interpréter les appréciations des artéfacts en béton recueillis à travers la revue de littérature ainsi que les observations empiriques à la première personne. La recherche montre que la perception de qualité du béton fait face à un dualisme qui oppose ses avantages techno-économiques avec son impact environnemental ainsi que la détérioration prématurée de sa surface. Malgré l’appréciation générale de sa versatilité, accessibilité et performance technique, une prise de conscience collective semble rendre les acteurs plus conscients de l’empreinte écologique résultant du cycle de vie du béton. De plus, la recherche démontre que les idéologies sont en train d’évoluer vers des pratiques et modes de vies plus durables malgré les habitudes de surconsommation de la société moderne. En mettant moins l’emphase sur la perfection superficielle, les designers sont de plus en plus motivés à trouver inspiration dans des pratiques plus sensibles et résilientes afin de trouver des solutions durables face aux enjeux urbains. Les dernières tendances révèlent l’émergence d’alternatives plus éco-responsables et innovantes comparées au béton traditionnel. Ainsi, nous trouvons des recettes de béton plus écologiques (i.e. substitution du ciment Portland avec des produits dérivés d’autres industries, etc.) ou des techniques de mise en forme plus optimisées afin de réduire les pertes en offrant un langage esthétique surprenant (i.e. impression 3D, etc.). Ces technologies donnent naissance à de nouvelles applications du béton dans différents domaines inattendus en dehors de l’architecture et de l’ingénierie (i.e. design de produits, art, cinématographie, etc.). La recherche met en lumière changement de paradigme quant à la perception de qualité du béton qui semble être entrainé par la migration des idéologies sociétales vers un modèle qui trouve de la valeur et de la beauté dans les imperfections. Ainsi, des acteurs semblent de plus en plus apprécier le béton avec ses imperfections naturelles, et ont tendance à plus vouloir préserver les artéfacts vieillissants.The research investigates the quality perceptions of concrete artifacts from an industrial design standpoint. In order to document and examine how the material is being used and perceived nowadays, the study looks into the evolution of concrete technologies including its recipes, manufacturing techniques, and uses, as well as its appraisals. A literature review helped us understand the problem field and organize the data amassed in order to find answers to our research questions. We were thus able to identify the critical milestones that triggered change throughout concrete’s historical evolution, as well as gather different testimonies of its perceptions within various contexts. Qualitative research methods were used to interpret our findings. We validated the data based on selected cases as well as non-participatory empirical observations of urban concrete artifacts from a first-person view. This method is influenced by the author’s lived experiences, cultural background, and disciplinary gaze. Therefore, it was necessary to complement the author’s interpretation by triangulating the data retrieved with information gathered from historical, scientific, technical, and mediatic literature. The results were organized and analyzed using various analytical tools and methods. Timeline mappings were used to isolate and illustrate critical milestones triggering change and important developments (e.g. the discovery of Portland Cement, etc.). Categorizations helped us clarify and compare the data gathered to provide a more specific overview of concrete recipes and uses (e.g. primitive – modern concretes, structural – non-structural recipes, etc.). Semantic mappings allowed us to interpret the complied testimonies on how concrete artifacts are perceived in addition to helping us isolate semantic qualities within a bipolar semantic space (e.g. concrete is ugly – beautiful, concrete is cold – warm, etc.). Lastly, a product and material experiences framework (Desmet & Hekkert, 2007) was used to interpret concrete artifacts’ appraisals as found within the testimonies retrieved, in addition to the first-person empirical observations. The research revealed that concrete’s quality perception is facing a dualism which draws attention to its ecological footprint as well as its surface’s premature deterioration with time. Although many seem to appreciate the material’s versatility, accessibility, and structural performance, the dualism can be partially attributed to the evolving collective consciousness which makes actors more aware of concrete’s environmental impacts across its lifecycle. The study thus showed that, despite modern society’s production and consumption habits which focus on the superficial perfection of the material world, ideologies are seen to be evolving and are increasingly interested in more sustainable practices and lifestyles. This can help motivate designers to seek inspiration from emotionally-durable and resilient principles, thus allowing them to better address urban challenges. The latest trends revealed new concrete mixes (e.g. substitution of Portland Cement with by-products of other industries, etc.) and manufacturing techniques (e.g. 3D-printing, etc.) which can offer eco-friendly and innovative alternatives to traditional concrete productions. These emerging solutions are seen to pave the way for unexpected applications in various fields (e.g., product design, art, cinematography, etc.), thus attracting other disciplines beyond engineering and architecture. The changing paradigm in the perception of concrete artifacts shows that value and beauty are not always associated with superficial perfection. In fact, more and more actors are found to reject premature obsolescence by embracing materials’ natural and imperfect behavior as they age with time

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