Sommes-nous de bons juges de notre stress? Marqueurs subjectifs et physiologiques de stress chez de jeunes adultes se disant ‘zen’ versus très stressés

Abstract

C’est au domaine de la psychoneuroendocrinologie, développé dans les années 60, que nous devons l’étude combinée des dimensions subjective et physiologique du stress au sein d’un même protocole. Étonnamment, bien qu’une soixantaine d’années de recherche se soient écoulées depuis, une question fondamentale reste sans réponse : « Sommes-nous de bons juges de notre stress ? » Or, un manque de considération pour le stress subjectif chronique serait possiblement au centre de cette problématique. Ainsi, ce projet de recherche a comparé des marqueurs psychologiques de stress, la réactivité au stress (subjective et physiologique) ainsi que la sécrétion diurne de cortisol (hormone de stress) d’individus chroniquement très stressés ou zen. Soixante adultes de 18 à 35 ans ont été recrutés par auto-catégorisation, c’est-à-dire que les participants se catégorisaient eux-mêmes dans l’un ou l’autre de nos deux groupes (individus très stressés versus zen), selon qu’ils répondaient à l’une ou l’autre de nos deux annonces de recrutement. La symptomatologie dépressive, l’anxiété de trait et le stress subjectif aigu ont été mesurés à l’aide de questionnaires. Des mesures cardiaques et de cortisol salivaire ont été collectés lors de l’exposition à un stresseur psychosocial, soit le Trier social stress test. Finalement, des échantillons salivaires ont été collectés à la maison pour mesurer le cortisol diurne. Les analyses montrent que le stress subjectif auto-catégorisé est un bon prédicteur des niveaux de détresse psychologique, mais pas de la réactivité au stress. En ce qui concerne le cortisol diurne, nous observons que les individus ‘zen’ possèdent une réponse de cortisol au réveil significativement plus faible que les ‘très stressés’. Nos résultats confirment d’autres études démontrant qu’il y a peu de corrélation entre les dimensions subjective et physiologique du stress et étendent ce domaine de recherche au stress chronique. Ces résultats soulignent aussi l’importance d’implanter des interventions spécifiques à la détresse psychologique dans tous les programmes éducatifs visant la réduction du stress.Until the early 1960s, the physiological and subjective dimensions of stress were studied independently. It is with the development of psychoneuroendocrine research domain that studies began to combine the two dimensions of stress within a single protocol. Surprisingly, even though 60 years have passed since the development of psychoneuroendocrinology, a fundamental question remains unanswered: "Are we good judges of our stress?” A lack of consideration in the literature for the chronic aspect of subjective stress may be central to this problem. Thus, the purpose of this thesis was to compare psychological markers of stress, stress reactivity and diurnal cortisol secretion in individuals feeling chronically 'very stressed out' or 'zen'. To do this, 60 adults aged between 18 and 35 were recruited with an auto-categorization method, i.e. participants were categorizing themselves into one of our two groups by answering to one of our two different ads seeking the recruitment of either 'very stressed out' or 'zen' individuals. Depressive symptomatology, trait anxiety and acute subjective stress were measured with questionnaires. Cardiac measures and salivary cortisol were collected while the participants were exposed to a psychosocial stressor, i.e. the Trier social stress test. Participants further had to collect saliva samples at home to measure diurnal cortisol (a stress hormone). The results show that auto-categorized subjective stress is a good predictor of levels of distress, but not of reactivity to a stressor. Nevertheless, the ‘zen’ individuals showed a significantly lower awakening cortisol response when compared to stressed out individuals. Our results confirm previous studies showing a lack of correlation between psychological and physiological markers of stress and extend these data to the domain of chronic stress. These results underline the importance of implementing specific interventions targeting the subjective dimension of stress in educational programs aiming to reduce stress

    Similar works