The persistence of non-identity : spiritual experience in Adorno

Abstract

Chez Adorno, l’expérience spirituelle devient un concept critique grâce à son caractère négatif; ce dernier n’est plus compris comme une voie par laquelle l’expérience immédiate est possible, mais plutôt en tant qu’expression d’une carence objective, bloquant la possibilité de fonder l’expérience sur l’immédiat. Le séparation entre sujet et objet devient l’expression épistémologique de cette carence, le processus de ‘désenchantement du monde’ son expression sociale. En reconstruisant la conception d’expérience spirituelle, il devient possible montrer dans quelle mesure cette carence sociale peut s’exprimer directement, tout dans un contexte épistémologique qui bloque la possibilité de communication directe; du coup, c’est seulement en répondant à ce problème que l’expérience gagne son caractère critique. Notre reconstruction se sert du concept de ‘donné’ (ou, l’objet de l’expérience immédiate) comme fil conducteur. Comme le concept de donné devient problématique dans le cas de l’idéalisme subjectif, nous partirons de l’échec que subit l’idéalisme dans son inclusion du donné dans son schéma transcendantal. Après nous établirons les aspects positifs de cette conception de l’expérience, qui deviennent intelligibles lors de sa critique du positivisme et la phénoménologie. Ces deux disciplines recouvrent le problème du désenchantement en fondant la possibilité de l’expérience sur une conception particulière du donné; c’est donc dans l’impossibilité d’une réduction de l’expérience au donné qu’il est possible de cerner comment l’expérience non-réduite pourrait se présenter. Dans la section finale, le concept d’expérience spirituelle est présenté dans sa positivité, en tant que réponse aux échecs du positivisme et la phénoménologie: autrement dit, le concept peut proprement exprimer l’expérience dans la mesure qu’il comprend comment l’expérience peut être faussée. En tant que réponse aux échecs des conceptions réducteurs de l’expérience, la qualité du concept d’Adorno est démontrée à travers sa capacité d’établir des connections entre la carence épistémique de ces conceptions réducteurs et les processus sociaux constituant le phénomène de désenchantement du monde.Adorno’s conception of spiritual experience gains its critical import from its predominantly negative character: experience is no longer understood as a vehicle for what is communicated to us directly, but instead as the expression of an objective lack that blocks the possibility of direct communication altogether. This lack is expressed epistemically by the subject-object split in Idealism, and socially by the process of “disenchantment” that is intrinsic to modernity. The aim of reconstructing Adorno’s conception of spiritual experience is to show how this social lack can be adequately communicated within an epistemic context that blocks the possibility of direct communication; conversely, it is only once this problem is surmounted that the critical import of spiritual experience can be established. We will reconstruct Adorno’s conception of spiritual experience on the basis of its relation to what is given, or what we assume is communicated directly to us in experience. As the given gains its problematic character in relation to idealistic accounts of experience, we will depart with the failure of subjective idealism to properly account for the given object in experience. Following this, we will show how the positive aspects of spiritual experience are established through the sustained critique of reified accounts of experience such as positivism and phenomenology. As both accounts aim to smooth-over the subject-object split by grounding experience in a particular form of givenness, we will show how their respective failures in reducing experience to givenness express the possibility of an un-reduced account of the former. The final section of the work will attempt to establish Adorno’s conception of spiritual experience as a positive response to these failures: in other words, it attempts to get something right about experience on the basis of how the latter is wrongly construed. More precisely, the concept’s adequacy as a response is demonstrated through its ability to make connections between the epistemic insufficiencies of reductionistic accounts of experience and the social processes which underpin the phenomenon of disenchantment

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