Développement langagier des tout-petits : étude de cas de l'articulation problème – solution chez les acteurs de la petite-enfance d’un territoire pluriethnique de Montréal
Ce mémoire porte sur la perception des acteurs multisectoriels de la petite enfance
concernant le développement langagier des tout-petits et les interventions qu’ils
proposent pour le soutenir. L’origine de cette question vient de l’Enquête sur la maturité
scolaire des enfants montréalais. En route pour l'école! (DSPM, 2008a) qui révélait que
les tout-petits montréalais étaient plus vulnérables dans les domaines du développement cognitif et langagier et des habiletés de communication et connaissances générales que ceux de l’échantillon normatif canadien, jumelée à la préoccupation des acteurs eux-mêmes relativement à cette problématique. Les objectifs sont de décrire le portrait qu’ont ces acteurs du développement langagier des enfants de leur milieu et analyser ces représentations sur le plan de leur articulation problème – solution.
Pour y répondre, un cadre conceptuel écologique mettant en relation quatre niveaux
d’influence (enfant, famille, voisinage, environnement général) et cinq axes d’intervention a été conçu. La méthodologie adoptée fut une étude de cas qualitative à
base d’analyses documentaires et d’entrevues (n=10) auprès des six secteurs engagés
dans l’intervention intersectorielle en petite enfance dans un CSSS montréalais.
Les résultats montrent que ces acteurs connaissent les facteurs influençant le
développement langagier des tout-petits. Les interventions actuelles ou souhaitées sont
cohérentes avec les écrits scientifiques et partiellement stratégiques par rapport aux
facteurs de risques identifiés. Des actions doivent toutefois être posées pour soutenir
davantage les jeunes familles, dont celles visant à hausser la qualité du voisinage ou
encore, l’accès à des services publics de qualité.This thesis examines perceptions of intersectoral stakeholders in early childhood
regarding language development in young children, and the initiatives they suggest to
support such development. The question originates from a survey on the school
readiness of Montréal children, Enquête sur la maturité scolaire des enfants montréalais. En route pour l'école! (DSP, 2008a), which revealed that, with regard to
language development and communication skills, young Montréal children were more
vulnerable than the Canadian normative sample. It also stems from stakeholders’
concerns regarding this issue. The goals are to describe the representation of language
development held by these stakeholders and to analyse their conceptualisation of the
problem and the solution to language development.
An ecological conceptual framework was developed, comprising four levels of influence
(child, family, neighbourhood, overall environment) and five areas of intervention. The
methodology was a qualitative case study based on a literature synthesis and interviews
(n=10) carried out in six sectors involved in early childhood intersectoral initiatives in a
Montréal Health and Social Services Centre (CSSS).
Results show that stakeholders are aware of the factors influencing language
development in young children. Current or desired initiatives correspond with the
literature and are mostly strategic with respect to identified risk factors. However,
actions must be taken to provide more support to young families, including actions
designed to improve neighbourhoods and enhance access to quality public services