Cette thèse porte sur la perception du risque sous terre. Nous voulons comprendre comment les mineurs de fond de la région de l’Abitibi-Témiscamingue au Québec perçoivent les risques inhérents à leur métier et comment ils y réagissent.
L’organisation du travail, le fonctionnement d’une mine souterraine et les rapports de production sous terre retiennent d’abord notre attention. Le concept de risque représente un concept relativement jeune qui a intéressé de nombreux auteurs. Un tour d’horizon des diverses approches nous permettra de définir ce concept en nous appuyant plus spécialement sur les travaux de Mary Douglas. Cependant, nous avons conduit notre enquête à partir d’un cadre théorique se fondant principalement sur la sociologie de Pierre Bourdieu.
Notre hypothèse défend l’idée que dans leur perception du risque, les mineurs de fond de l’Abitibi-Témiscamingue font montre d’un sens pratique qui repose surtout sur la prise en charge individuelle de la sécurité, le rapport à la prime de rendement et un certain sentiment de l’inéluctabilité du danger. Vingt entrevues semi-dirigées et la technique classique de l’observation participante ont servi à la collecte de données.
L’analyse des récits de travail a donné lieu à une typologie distinguant trois groupes de mineurs. Nous avons préalablement décortiqué chacun des récits afin de dégager un modèle de base. Les résultats de l’analyse nous obligent à réviser notre hypothèse initiale et à ne pas conclure trop rapidement au fatalisme des mineurs de fond témiscabitibiens.This thesis is on the perception of risk underground. We want to understand how underground miners from the Abitibi-Temiscamingue region of Quebec perceive the inherent risks of their trade and how they react towards it.
The organization of the work, the operation of an underground mine and the underground production reports are the first elements we looked at. The concept of risk represents a relatively young concept that has interested numerous authors. An overview of the various approaches will allow us to define this concept by specifically using Mary Douglas’ research. However, we have carried out our own inquiry using a theoretical basis predominantly based on Pierre Bourdieu’s sociology.
Our hypothesis argues that in their perception of risk, underground miners from Abitibi-Temiscamingue have a practical sense that is primarily based on individual taking care of safety, the relation with production bonuses and a certain feeling of the inescapability of danger. Twenty semi-structured interviews and the classical participant observation technique were used to collect data.
The analysis of the work narratives has given a typology that identifies three groups of miners. We have started by scrutinizing each of the narratives in order to create a basic model. The results of the analysis have made it obligatory for us to review our initial hypothesis and to avoid making quick assumptions about underground miners’ fatalism