Nutrition et maladie stéatosique du foie : pas d’évidence d’un impact de la consommation d’aliments ultra-transformés sur la sévérité de l’atteinte hépatique

Abstract

Introduction : La consommation d’aliments ultra-transformés (UPF) est en augmentation et a été associée au risque de maladie hépatique stéatosique d’origine métabolique (MASLD), d’obésité et de diabète de type 2. La relation entre la consommation de ces UPF et l’histologie hépatique dans la MASLD et la maladie hépatique liée à l’alcool (ALD) n’a pas encore été étudiée. Notre objectif est d’évaluer la relation entre apports nutritionnels, consommation d’UPF et marqueurs de sévérité histologique de la maladie hépatique chez des patients avec MASLD ou ALD. Méthode: Les patients avec confirmation histologique d’une MASLD ou d’une ALD ont été recrutés prospectivement. Les apports nutritionnels sont évalués par un rappel de 24h. La consommation d’UPF est mesurée via la classification NOVA. Les boissons alcoolisées fermentées sont classées comme aliments transformés. L’évaluation histologique de la maladie hépatique est réalisée via le score de Beaujon (SAF). Résultats: Soixante-deux patients (46 patients MASLD et 16 patients ALD) ont été inclus. L’âge et indice de masse corporel moyens (IMC) sont de 54 et 52 ans (ns), et 35 et 22kg/m² (p<0.05) pour les patients MASLD et ALD respectivement. Trois patients sont histologiquement stadifiés F0 (4.9%), douze F1 (19.7%), vingt-huit F2 (45.9%), dix-sept F3 (27.9%), et un F4 (1.6%). Pour les apports caloriques, les patients MASLD consomment plus de lipides (73 vs 53g/j; p = 0.05), graisses saturées (29 vs 22g/j; p = 0.02) et fibres (17 vs 8g/j; p = 0.0003) que les patients ALD mais moins de calories au total (1806 vs 2716 kcal/j; p = 0.0003). Il n’y a pas de différence d’apports protéiques ou glucidiques entre MASLD et ALD. Les patients ALD consomment plus d’aliments transformés que les patients MASLD (2628 vs. 196 g/j; p = 0.0001). Aucun lien entre la quantité d’UPF consommée et les degrés de stéatose modérée ou sévère, d’activité faible ou haute, d’absence ou de présence de fibrose hépatique n’est mise en évidence. Conclusion: Les patients ALD consomment plus de calories et d’aliments transformés que les patients MASLD malgré un IMC plus faible. La consommation d’UPF évaluée par un rappel de 24h n’a pas d’impact sur l’histologie hépatique chez les patients MASLD et ALD

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