Le cas Helvétius chez Nietzsche. Les Lumières peuvent-elles rompre avec le Moyen Âge ?

Abstract

Nietzsche tient Helvétius pour un penseur radical des Lumières, contrairement à d’autres auteurs, qui dépendent, selon lui, de la pensée chrétienne médiévale. Si Helvétius fait figure d’exception, ce n’est pas seulement à cause de son matérialisme, qui lui avait attiré l’opposition des autorités d’Ancien Régime et des censeurs, ou à cause de son athéisme relatif, c’est plutôt en raison de sa conception du civisme et de la vertu, qui le tient à distance de la morale chrétienne et du platonisme. Helvétius a ouvert une nouvelle page de la pensée politique et Nietzsche s’en est inspiré pour sa théorie du philosophe comme législateur. L’accueil enthousiaste que Nietzsche réserve à la pensée d’Helvétius fait aussi suite à une période de réception critique en Allemagne. Cette réhabilitation est révélatrice des revirements de la réception des Lumières françaises dans le monde germanique et nous renseigne sur la possibilité ou l’impossibilité de rompre avec le Moyen Âge

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